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Soins de fin de vie: besoins criants de bénévoles

Photo: Collaboration spéciale

Le pavillon des soins de fin de vie du centre d’hébergement Notre-Dame-de-la-Merci lance un cri du cœur: il doit doubler le nombre de bénévoles qui viennent appuyer le personnel soignant pour soutenir adéquatement les mourants qui y sont hébergés. Mais trouver des volontaires n’est pas chose facile.

Les personnes choisies doivent suivre un processus d’intégration qui peut prendre jusqu’à 12 semaines et au bout duquel ils pourraient être refusés.

C’est au deuxième étage du pavillon Florence et Charles-Albert Poissant, du centre d’hébergement, qu’habitent les 18 patients en phases palliatives de maladies incurables. Plus de 160 personnes ont vécu leurs derniers jours à cet endroit, en 2014.

Sur cet étage où la mort fait partie du quotidien, en plus du personnel médical, des bénévoles leurs viennent en aide. À l’écoute du personnel médical et des patients, ils ne prodiguent aucun soin.

Ils peuvent aider aux repas, passer une compresse humide sur le visage parce qu’il fait chaud ou apporter de l’eau. Ils pallient aussi l’absence de proches de malades esseulés.

«Si une patiente demande de l’aide pour attacher un bijou, on ne déplace pas un infirmier pour cela», indique Suzanne Bourdon. Elle est en période d’intégration pour devenir bénévole dans cette unité très particulière.

Actuellement, ils sont 17 bénévoles confirmés et quatre en phase d’intégration à se relayer semaine après semaine auprès des personnes mourantes. Ils sont toutefois, loin de suffire à la demande.

«Idéalement on aimerait en avoir une quarantaine. On voudrait aussi des gens qui viendraient en fin de semaine ou de nuit, soupire Linda René, chef de secteur bénévolat au centre Notre-Dame-de-la-Merci. J’ai eu une seule fois un retraité qui voulait travailler de nuit.»

Apprivoiser la mort
Après une formation de deux jours théorique, Mme Bourdon a été jumelée avec un autre bénévole plus ancien pour apprendre.

«La période d’intégration peut prendre de 8 à 12 semaines, prévient Mme René. On essaye de choisir dès le départ les personnes qui conviennent pour éviter que ça dure plus que huit semaines ou que la personne ne convienne pas.»

«On apprend comment se font les choses, comment fonctionne la logistique dans ce genre de service. J’ai rencontré un bénévole qui travaille ici depuis 13 ans», raconte Mme Bourdon.

Des profils et une sélection
Au pavillon des soins de fins de vie, on est dans un face-à-face quotidien avec la mort depuis 25 ans, d’où l’importance d’avoir des critères de sélection très rigoureux.

«Les simples curieux et ceux qui veulent voir des gens mourir sont repérés au premier contact téléphonique et exclu, avertit Mme René. Je ne prendrais pas non plus de jeunes étudiants. Confronter la belle jeunesse quand tu t’apprêtes à mourir, je ne crois pas que ce soit une bonne idée.»

Il faut éviter aussi que des liens effectifs se tissent avec les malades. Les bénévoles circulent entre les chambres et ne sont pas liés à une personne en particulier. «Une fois j’ai eu une bénévole qui connaissait un des mourants, se souvient Mme René. On a levé un drapeau.»

À 60 ans, Suzanne Bourdon a choisi d’aller dans ce service à cause de sa propre expérience. «C’est un domaine où les bénévoles ne sont pas nombreux à se manifester», reconnaît-elle. Pour avoir accompagné des proches dans les soins de fin de vie et pour avoir circulé dans les hôpitaux, je savais dans quel univers je me retrouverais.»

«C’est vrai que c’est assez impressionnant quand on dit des soins de fins de vie, relève Josée Lafrenière, chargée de communication au Centre universitaire intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord de l’île dont dépend cette unité. Mais, il faut garder en tête que nous avons juste affaire à des humains.»

L’appel est en tous les cas lancé aux volontaires qui veulent rejoindre les bénévoles du centre d’hébergement Notre-Dame-de-la-Merci.

 

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