Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

RDP-PAT lance un ultimatum pour des travaux qui «s’étirent»

L'entrée de l'entreprise Recy-Béton, sise au 10575 Henri-Bourassa Est, le 23 février 2017.

Exaspéré par des montagnes d’agrégats qui jonchent le terrain d’une entreprise de recyclage de ciment, l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles somme un entrepreneur de terminer d’ici six mois des travaux de rénovation amorcés en 2015.

Le conseil d’arrondissement a donné le mandat au service juridique de la ville-centre d’entreprendre « les démarches nécessaires jugées appropriées » pour forcer Concassage Trans-Canada ltée à terminer des travaux autour d’un bâtiment d’ici le 31 août prochain.

«C’est un ultimatum», a martelé la mairesse de l’arrondissement, Chantal Rouleau, lors d’une séance extraordinaire du conseil, le 23 février dernier. «Il s’agit un bâtiment commercial qui fait l’objet d’un projet particulier et dont les travaux s’étirent indéfiniment, alors qu’il y avait prescription.»

L’endroit, situé boulevard Henri-Bourassa Est, près de Marien, accueille l’entreprise de recyclage de ciment Recy-Béton depuis 20 ans, mais doit faire l’objet de diverses modifications en vertu d’un projet particulier.

Ce projet, adopté en octobre 2012, devait permettre à l’entreprise d’entreposer des matériaux de façon règlementaire et de fixer la hauteur maximale de ses piles d’agrégats à 15 mètres. Il lui permettait aussi de construire un nouvel édifice, une balance à camion et un bâtiment accessoire.

Toutefois, quatre ans plus tard, l’arrondissement déplore, dans un sommaire décisionnel, le fait que «la majorité des exigences [du projet, NDLR] ne sont pas terminées ou sont incomplètes», comme l’aménagement d’allées de circulation et d’unités de stationnement, la plantation de 58 arbres et le respect de la hauteur maximale des piles de matériaux secs en vrac.

«Malheureusement, il est à croire que la situation perdurera encore dans le temps si la Ville n’intervient pas judiciairement», peut-on lire dans le sommaire.

L’arrondissement a par ailleurs encaissé, fin août dernier, un dépôt de garantie de 200 000$ versé par l’entreprise, au motif que les travaux n’étaient pas assez avancés.

Indigné et incrédule
De son côté, le directeur général de Concassage Trans-Canada Ltée explique avoir eu besoin de plus de temps pour exécuter les travaux en raison d’un manque de liquidités.

Même s’il reconnait que l’aménagement extérieur de son terrain reste à faire, Donato Venafro ne comprend pas pourquoi on lui a pris son dépôt de garantie, car il estime avoir amorcé la construction du nouvel édifice à l’intérieur du délai prescrit de deux ans.

«Les citoyens sont humains et n’ont pas de machines à imprimer de l’argent, peste M. Venafro. Nous n’avons pas les moyens de tout faire. Ça fait 20 ans que je suis ici et tout d’un coup, un jour, on m’a dit que mes piles étaient trop hautes. Mais ça prend du temps et de l’argent pour les faire baisser.»

M. Venafro assure qu’il a l’intention de terminer les travaux et qu’il les entamera à nouveau dès la période de dégel. Il réclame une rencontre avec la mairesse et d’autres responsables de l’arrondissement, afin de leur signifier ses intentions et de savoir s’il pourra récupérer son dépôt de garantie.

 

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