Pour la troisième saison de leur projet de maraîchage urbain, les responsables des jardins Skawanoti espèrent renverser la vapeur et vendre une plus grande partie de leur production de légumes.
«En 2015, nous avons produit 1,6 tonne de légumes, dont on a redistribué 15% et vendu 85%. En 2016, nous n’étions pas dans un objectif de production, mais avons tout de même récolté 813 kilos de légumes qu’on a redistribués à 80% et vendus à 20%. On ne peut pas faire ça chaque année», explique la directrice adjointe de l’Éco de la Pointe-aux-Prairies (Ecopap), Marie Spehner.
Pour 2017, les responsables des Jardins Skawanoti se sont engagés à redistribuer 20% de leur production à leurs jardiniers ainsi qu’au Cégep Marie-Victorin, qui accueille leur projet.
«Pour le reste, c’est tout ce que nous ne pouvons pas vendre. Nous ne voulons pas de gaspillage alimentaire. Alors tout ce qui ne peut pas être vendu est automatiquement redistribué à la communauté», à des organismes de dépannage alimentaire, une cuisine collective ou autre, indique Mme Spehner.
Programmation
Géré par l’Ecopap, le projet Jardins Skawanoti – une appellation autochtone de la rivière des Prairies – est né de la Table de développement social de Rivière-des-Prairies en 2012 dans le but, entre autres, d’offrir des fruits et légumes frais aux résidents des «déserts alimentaires» du quartier.
Pour sa saison 2017, le jardin accueillera des «activités intergénérationnelles», des camps de jour et des groupes d’aînés. Il bénéficiera aussi, comme en 2016, du travail de jeunes éloignés du marché de l’emploi, en difficultés scolaires ou aux prises avec des dépendances, un partenariat avec le Carrefour Jeunesse-Emploi et l’organisme Le grand chemin.
«Nous avons une très belle saison qui s’en vient, tant au niveau des activités que de la production ou de la mobilisation. Nous avons même été démarchés par d’autres organismes», commente la directrice adjointe de l’Ecopap.
Pour l’instant, le projet est soutenu par divers bailleurs de fonds puisque «la vente de légumes permet de compenser l’achat de matériel, mais pas les coûts en ressources humaines».
Par contre, les responsables des Jardins Skawanoti souhaitent pérenniser le projet et développer d’autres sites. Reste encore à trouver quelle forme cela prendra. «On est en réflexion et on souhaite surtout que le projet perdure. On se dit qu’on doit aller vers une forme d’économie sociale si ça devient plus autonome», soutient la directrice adjointe de l’Ecopap.