Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

La lutte contre la renouée du Japon s’intensifie à RDP-PAT

Des excavations de racines de la renouée du Japon, une plante envahissante, sont organisées dans le cadre d’une opération de sensibilisation. Cette espèce menace la biodiversité et pourrait avoir un impact sur l’ensemble de notre écosystème.

« Une fois que sa dissémination a commencé, elle suit une courbe exponentielle et sa croissance et sa dispersion sont spectaculaires », avertit Hélène Godmaire, la directrice du Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes (CQEEE).

Plante vivace à la floraison automnale, la renouée du Japon a été importée au Québec il y a près d’un siècle. Sans compétiteur naturel et sans animal ou insecte ravageur, elle est devenue très résistante dans notre écosystème et s’est développée dans la province au point de devenir un danger pour les jardins, les rives, mais aussi les infrastructures.

« Elle enlève la biodiversité, car là où il y en a, il n’y a que cela. Elle limite l’accès à l’eau puisqu’elle fait des haies très denses. Elle peut aussi passer à travers le béton et abîmer les bâtiments et la chaussée », ajoute Ophélie Drevet, chargée de projet au comité ZIP des Seigneureries.

Pour combattre cette peste végétale classée parmi les 100 pires espèces envahissantes du monde par l’Union mondiale pour la nature (UICN), les comités ZIP Jacques-Cartier et des Seigneureries en partenariat avec le CQEEE ont lancé une campagne de sensibilisation ce jeudi 13 juillet.

La première session d’arrachage a eu lieu à proximité du parc Clémentine de la Rousselière, où un plan d’une dizaine de mètres et une racine de 70 cm ont été excavés. Trois autres opérations vont être menées sur deux sites à Contrecoeur le 21 juillet et dans le parc Ernest-Rouleau le 25 juillet.

« Nous faisons certaines excavations à la pelle mécanique et d’autres à la main pour faire des capsules vidéo à la fois pour les municipalités et pour les citoyens. On veut expliquer ce qu’il faut faire pour la contrôler », précise Ariane Marchand, chargée de projet au comité ZIP Jacques Cartier.

Une fois les sites nettoyés, des bâches opaques seront installées sur place pour empêcher la photosynthèse et la repousse. Des espèces indigènes seront aussi plantées autour pour contenir la renouée du Japon en sous-terrain et des suivis seront organisés jusqu’en 2022.

Afin de poursuivre la sensibilisation, des panneaux d’informations seront installés sur les quatre sites et des rencontres avec les citoyens, les municipalités et les entrepreneurs vont être organisées.

Après plusieurs années d’observation des plans répertoriés sur les rives de l’arrondissement, le CQEEE et les deux comités ZIP ont décidé de passer à l’action. En plus de sa prise de pouvoir sur les espèces végétales, la renouée du Japon pourrait aussi avoir un impact sur la faune locale.

« Elle interfère avec les services écologiques que les rives procurent aux humains et à la nature. Ça transforme notre écosystème et on ne sait pas trop ce que cela va donner », prévient Hélène Godmaire.

Lutter contre la renouée du JaponAvec des racines qui descendent jusqu’à 2m de profondeur et des tiges qui peuvent monter à 3m durant la saison estivale, la renouée du Japon s’impose sur les autres espèces végétales en libérant des toxines dans le sol.

Illustration de son pouvoir invasif, elle croît dans tous les environnements et est l’une des premières plantes à pousser dans les coulées de lave refroidies des volcans. Un fragment de 0,7g peut suffire à lancer une nouvelle colonie.

Pour la stopper, seule l’excavation des racines est efficace et il faut prendre soin d’enlever toutes les tiges, de nettoyer tous les outils et de jeter les résidus à la poubelle pour éviter qu’elle ne repousse ailleurs. En optant pour la coupe en surface tous les quinze jours, il faut en moyenne huit ans pour venir à bout d’un plan de renouée du Japon.

Dans le cadre de leurs opérations, les comités ZIP sont à la recherche de bénévoles pour les prochaines sessions d’arrachage.

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