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Biométhanisation : plusieurs interrogations persistent

Bousquet-Richard Simon - TC Media
Une centaine de résidents du secteur Est se sont réunis pour assister à la séance d’information sur le projet, qui vise à implanter un centre de traitement des matières organiques (CTMO) par biométhanisation sur le site de l’ancienne carrière Demix à Montréal-Est. Plusieurs interrogations soulèves par les citoyens demeurent nébuleuses. Il y a été question des odeurs, de l’augmentation de la circulation, de l’iniquité territoriale, du choix des technologies, de la collecte et de la provenance des ordures, des coûts et du financement du projet.

La séance de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) avait pour but d’informer la population sur le projet. « Cette consultation constitue pour nous une étape charnière du projet parce qu’elle nous permet de bénéficier de l’apport de tous les citoyens », a affirmé le vice-président du comité exécutif et responsable du développement durable, de l’environnement et des parcs, Alan De Sousa.

Les cas de nombreux problèmes vécus dans des usines à l’étranger, dont celui de l’usine Ametyst à Montpellier, en France, ont été soulevés par plusieurs citoyens. Dans un rapport de la Cour des comptes, un organisme français indépendant, on peut lire :

« Depuis sa mise en service en juillet 2008, l’unité de méthanisation a connu de très nombreux dysfonctionnements, certains dus à plusieurs défauts de conception de l’installation : très importantes nuisances olfactives, alors que le site a été implanté dans un environnement urbanisé, pullulement de mouches, capacités d’exploitation altérées par la mauvaise qualité du tri en amont, multiples accidents du travail liés notamment à un défaut du système de ventilation, difficultés de fonctionnement des digesteurs, incendie […] entraînant une forte réduction des capacités de l’usine. Celle-ci fonctionne aujourd’hui à hauteur de 65 % de ses capacités, comme un simple quai de transfert. »

Odeur

Pour pallier ce genre de problèmes, la Ville a confirmé avoir envoyé plusieurs observateurs à l’étranger. « J’ai visité 13 usines où il n’y avait pas de mauvaises odeurs. Je n’ai jamais entendu parler de ces problèmes », a affirmé le chef du projet de Montréal, Éric Blain.

De son côté, Philippe Micone le porte-parole de la firme Odotech, qui a été mandatée par la Ville de Montréal pour réaliser les études de dispersions d’odeur, dit s’être rendu à trois reprises à l’usine de Montpellier. « Nous sommes allés voir ce qui s’était passé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Cette usine est à moitié à air ouverte, les déchets sont transportés sur des convoyeurs à l’extérieur et stockés dehors », a-t-il raconté.

« Il ne faut jamais oublier qu’on est en train de traiter des déchets. Donc, effectivement des déchets, ça ne sent pas toujours la rose. Par contre, des mesures peuvent être prises pour garder les odeurs à l’intérieur », a ajouté M. Micone.

Les usines de Montréal seront pressurisées et les quais de déchargement seront munis de sas afin de garder l’air à l’intérieur. Des filtres seront installés pour le rejet de l’air et un système de détection des odeurs analysera l’air à l’extérieur. Les roues des camions seront également nettoyées pour ne pas entraîner de détritus à l’extérieur.

Transport

Plusieurs citoyens se sont inquiétés de l’augmentation des transports dans le secteur. Selon le rapport de la firme Genivar, mandaté par la Ville de Montréal, le site générera à terme, pendant sa plus forte période de l’année, soit l’automne, 88 camions par jour. Les heures de pointe des camions seront 10 h et 15 h.

« Les camions proviendront en majorité de l’ouest via la voie de desserte en direction est (50 %) et du sud via l’avenue Marien en direction nord (25 %). Le reste des camions générés (25 %) proviendront de l’est via l’A-40 et du nord via Marien en direction sud », précise l’étude. Selon le représentant de Genivar, André Leduc, 25 % des camions constitue une moyenne de quatre camions à l’heure.

Plusieurs citoyens reprochent à la Ville d’avoir commandé une étude trop étroite. Ils auraient voulu savoir, par exemple, quelle portion des camions circulera sur la rue Sherbrooke.

Le transport dans les quartiers résidentiels ne devrait pas non plus augmenter, en comparaison avec le niveau où il était il n’y a pas si longtemps, selon le représentant de la Ville de Montréal, Roger Lachance. Les deux collectes d’ordures par semaine seront remplacées par une collecte d’ordures et une collecte de résidus alimentaires par semaine.

Prochaine séance

Les gens qui désirent s’exprimer pourront le faire lors de la prochaine séance du 5 décembre, mais devront s’inscrire avant le 24 novembre : ceux qui veulent prendre la parole devront s’inscrire par téléphone au 514 872-8510, ceux qui veulent déposer un mémoire peuvent le faire sur le site de l’OCPM.

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