Les élus de l’arrondissement Rosemont – La Petite-Patrie ont dû faire marche arrière dans le dossier des stationnements intérieurs étagés devant l’opposition citoyenne.
Lors d’une rencontre impromptue le mercredi 24 août lors de laquelle étaient présents le maire François W. Croteau et des conseillers municipaux, des citoyens ont fait part de leurs inquiétudes aux politiciens. Les résidents s’opposent à la modification du Règlement d’urbanisme de l’arrondissement dans le but de permettre l’usage de parc de stationnement intérieur à proximité des artères commerciales.
«Dès le début de la discussion, le maire parlait du projet au temps passé, et bien vite on a compris qu’il y avait revirement de situation. M. Croteau nous a confirmé que l’on allait retirer la proposition de modification», relate Philippe Thomas-Côté, un résident du quartier.
Le groupe de citoyen auquel appartient M. Thomas-Côté s’inquiétait de la densification de la circulation sur les rues parallèles aux grandes artères comme la rue Saint-Hubert.
«La rue Boyer ne permet pas une circulation si importante. Il y a six espaces qui appartiennent à Stationnement Montréal dans le secteur, dont un derrière le IGA sur Boyer qui aurait été problématique», souligne le résident.
Le maire de Rosemont – La Petite-Patrie a entendu les inquiétudes des citoyens.
«On voulait se doter d’un outil qui nous aurait permis de remplacer le stationnement sur Saint-Hubert ou Masson», explique M. Croteau.
Les artères commerciales, qui prévoient d’importantes transformations d’ici les quatre prochaines années, auraient pu substituer le stationnement sur rue au profit d’installations publiques.
«La modification du Règlement d’urbanisme aurait permis la création de projets de plein droit. Je comprends que les citoyens ne voulaient pas se retrouver devant un fait accompli. On ne ferme pas la porte aux projets, mais ils devront être soumis en tant que projet d’urbanisme particulier devant le Comité consultatif d’urbanisme et les critères sont beaucoup plus sévères dans ce cas», insiste le maire de l’arrondissement.
Ce dernier assure que d’autres solutions d’aménagement seront discutées avec les commerçants et les citoyens prochainement. «Il y a juste les fous qui ne changent pas d’idée», rappelle M. Croteau.
Les SDC déçues
«C’est sûr qu’il s’agit d’une déception pour nous», lance le directeur général de la Société de développement (SDC) de la Promenade Masson, Kheir Djaghri, à l’annonce de cette nouvelle.
Le manque de stationnement sur les artères commerçantes est un problème majeur pour la clientèle, selon M. Djaghri. D’après le directeur général, il s’agit là d’un grand désavantage vis-à-vis les centres commerciaux.
«Ce changement de règlement, c’était une ouverture, pas une obligation. Tout projet aurait été fait de concert avec la population. Il faudra trouver d’autres avenues pour compenser le manque d’espaces de stationnement, et c’est certainement dans les transports collectifs que se trouve la solution», note M. Djaghri.
«[Les stationnements intérieurs] c’était quand même une solution très intéressante. C’est répandu partout ailleurs dans le monde et c’est utile surtout si on veut libérer de l’espace public», ajoute Mike Parente, directeur général de la Société de développement commercial de la Plaza Saint-Hubert.
Celui-ci souligne que 40% de la clientèle qui vient faire ses emplettes sur l’artère commerciale proviennent de l’extérieur de Montréal, et que plusieurs acheteurs provenant de la région métropolitaine utilisent leur automobile pour s’y rendre.