L’épicerie Méga Vrac, située sur la rue Masson, a récemment décidé de bannir l’emballages des aliments, emboîtant le pas dans le mouvement «zéro déchet».
À l’instar d’autres commerces montréalais, le commerce qui depuis un an offre des produits en vrac propose à sa clientèle d’apporter ses propres contenants pour transporter leurs produits.
«Lorsqu’on a ouvert le commerce, on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de déchets créés par les emballages. De plus, les produits préemballés favorisent le gaspillage, parce que les gens achètent plus que ce dont ils en ont besoin», remarque Ahlem Belkheir, propriétaire de l’épicerie.
Elle avait déjà constaté qu’une grande partie des consommateurs qui fréquentent sont établissement utilisaient occasionnellement une forme ou une autre de conteneur pour rapporter les produits achetés. «Je me suis dit qu’on pourrait passer au zéro déchet, tout en favorisant les produits locaux et équitables. On a donc fait la transition tranquillement au cours des six derniers mois», ajoute Mme Belkheir.
Réticence et ouverture
Si la formule semble aujourd’hui remporter du succès, la propriétaire a dû faire face à certaine réticence de la part de sa clientèle. «Lorsqu’on a remplacé les sacs en plastique par des sacs en papier, il y avait des gens qui étaient un peu en colère. Toutefois, le changement s’est installé et les gens se sont habitués», insiste-t-elle.
Un rabais de 5% est offert aux clients qui réutilisent leurs bouteilles et leurs pots Masson à l’épicerie. Il est possible d’acheter ces conteneurs sur place.
Le concept est sans équivoque écologique, mais difficile à adopter selon les consommateurs. «On croit pouvoir atteindre le fameux « zéro déchet » d’ici trois ans, affirme Simon, un client de Méga Vrac interrogé sur place. C’est long et on en a beaucoup à apprendre, il faut faire les conserves et congeler notre nourriture, mais on pense pouvoir y arriver chez nous.»
Trouver des fournisseurs qui n’emballent pas les 800 produits en vrac et les 120 épices offertes dans le commerce ne s’est pas fait du jour au lendemain non plus.
«Ç’a été un processus ardu. Il nous a fallu beaucoup de recherche, sur internet entre autres. Au début, je n’étais pas convaincue de pouvoir trouver certains produits, comme le savon et la lessive. Mais on y est parvenu», affirme Mme Belkheir.
Selon le rapport «Food Waste in Canada» mis à jour en 2014 près de 31 milliards de dollars sont perdus au Canada à cause du gaspillage alimentaire, une augmentation de 4 milliards depuis la précédente version du document en 2010. Ces pertes se produisent surtout chez les consommateurs (47%) qui jettent des produits périmés ou non utilisés.