Frappé de plein fouet par la COVID-19 au mois d’avril, l’hôpital Maisonneuve-Rosemont s’est relevé au point de ne voir que trois de ses employés aux soins intensifs attraper la maladie, selon le chef de la section. L’établissement rosemontois se prépare maintenant pour une potentielle deuxième vague d’infections à Montréal.
Le dernier mois n’a pas été sans défi pour le centre hospitalier de l’Est de l’Île, observe Dr François Marquis, chef de service aux soins intensifs. Fin avril, neuf des douze unités du bâtiment faisaient face à une éclosion du coronavirus.
«Nous, en étant désignés COVID-19, c’est certain qu’on allait recevoir des patients COVID positifs, et beaucoup. On a ramassé la pleine valeur de la vague. Mais si on n’avait pas fait de travail de prévention, ça aurait été assez laid», convient Dr Marquis.
Selon lui, l’objectif des équipes en soins de l’hôpital a toujours été le même: «être un pas en avant du coronavirus».
«On s’était dit: « quand le niveau d’eau monte à tel endroit, voici la porte qu’on ouvre. Quand elle monte à un autre endroit, voici ce qu’on fait. »», illustre le chef de section.
«Pour avoir vu ce que la COVID-19 est capable de faire, je suis content que les gens n’aient pas eu peur qu’on crie au loup. On a pu faire les modification nécessaires.» – Dr François Marquis, chef de service aux soins intensifs de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR)
Des services «doublés»
Ces «modifications» ont pris plusieurs formes à HMR. Il a d’abord fallu revoir l’aménagement physique de cet hôpital «qui n’a pas été pensé pour des pandémies», raconte Dr Marquis.
«On se l’était dit, que Maisonneuve-Rosemont était dû pour un bulldozer. On avait voté pour construire un nouvel hôpital et les plans étaient en préparation, réitère-t-il. Mais la COVID est arrivée trop vite.»
Cloisons, sas de protection, systèmes d’aération indépendants: la plupart des sections de l’hôpital se sont vues métamorphosées face à la crise sanitaire.
«Les zones les plus névralgiques, on les a très bien contrôlées», observe Dr Marquis, rappelant que trois zones de l’hôpital n’ont pas éclos malgré l’entrée constante de nouveau patients positifs.
Les équipes médicales ont elles-aussi dû mettre la main à la pâte.
«On est passé de deux unités de soins intensifs – ce qui est notre quotidien et un ratio en-dessous de tout ce qui est acceptable – à quatre unités. On est passés de deux médecins aux soins intensifs par jour à cinq», énumère Dr Marquis.
Malgré l’arrivée et la formation rapide du nouveau personnel, «seulement trois personnes» ont contracté la COVID-19 «dans l’endroit le plus toxique» de l’hôpital.
«Mais il n’y a pas toujours eu le même succès aux étages», convient le chef d’unité.
Deuxième vague?
Coincée entre Rosemont et Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, l’hôpital aura le devoir d’accueillir plusieurs cas issus de l’Est de Montréal, affirme Dr Marquis.
Avec un taux d’occupation des lits de 80%, l’établissement «est prêt» ajoute-t-il.
«Je suis assez convaincu qu’on a les lits qu’il faut. S’il y avait tout d’un coup une éclosion dans un quartier particulier, on serait capables de gérer.» – Dr François Marquis
Au moment d’écrire ces lignes, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal comptait le deuxième plus haut taux de mortalité dans la métropole. Seul celui du Nord, qui abrite Montréal-Nord, comptabilisait plus de décès aux 100 000 habitants.