Pour désengorger les urgences, le ministère de la Santé et des Services sociaux demande aux hôpitaux d’ouvrir plus de lits. Une directive qui pourrait être difficile à mettre en place à l’Hôpital Maisonneuve Rosemont (HMR) où le personnel soignant manque cruellement.
Saturé depuis plusieurs mois, le service d’urgence de l’HMR ne désemplit pas. Au contraire, il a atteint le 4 décembre un taux d’occupation de 170%.
Dans son «Plan de contingence et de désencombrement des urgences», le ministère de la Santé et des Services sociaux détaille les mesures à mettre en place pour les urgences connaissant un taux d’occupation supérieur à 140%.
Parmi ces directives, le Ministère préconise notamment l’ouverture de lits de débordement afin de pouvoir prendre en charge les patients se présentant à l’urgence. Un effort est également demandé aux personnels de santé dont la présence devra être «majorée» ou «prolongée».
Pénurie de personnel
Selon Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l’est de l’Île (SPSESTIM), cela pourrait être difficile à mettre en place à un moment où le manque de personnel est criant à l’HMR.
«Le personnel est déjà sous tension et on a eu plusieurs démissions ces derniers mois. Imposer encore plus de temps supplémentaire obligatoire serait tout simplement insoutenable», affirme-t-il.
«On demande toujours plus de mobilité et de disponibilité aux employés. La question que je me pose c’est: combien de temps ça va tenir?», ajoute-t-il.
Chef du service de soins intensifs à l’HMR, le Dr François Marquis exprime les mêmes craintes. D’après lui, sans personnel supplémentaire, il est impossible d’ouvrir plus de lits.
«C’est gentil de donner des directives, mais il y a aussi la réalité physique. Si on manque de personnel, on ne peut pas ajouter des lits. La pénurie de personnel à l’HMR est bien réelle», résume-t-il.
Soulagé de voir les rassemblements de Noël annulés, il espère voir des mesures concrètes pour faire face au manque de main d’œuvre. Les absences seraient aussi liées à des suspicions d’infection à la COVID-19, selon lui.
Pour accélérer le retour des employés à l’hôpital, il souhaiterait que des tests de dépistages rapides soient mis à leur disposition.
Sans donner plus de précisions sur les possibles solutions au problème, le Ministère indique toutefois que l’HMR devrait conserver sa désignation comme «centre COVID».
«Une rencontre de suivi avec le Ministère de la Santé et des Services sociaux aura lieu prochainement afin d’élaborer des actions avec l’établissement», fait savoir Noémie Vanheuverzwijn, responsable de relations médias du ministère.