Le projet d’aménagements de passages à niveau sur les voies ferrées du Canadien Pacifique (PC) s’invite dans la campagne fédérale. Métro a interrogé les candidats actuels des partis ayant obtenu plus de 10% des voix lors du scrutin fédéral dans cette circonscription en 2019. Ceux du Nouveau Parti démocratique (NPD), du Bloc Québécois (BQ) et du Parti libéral du Canada (PLC) se disent favorables à ces installations.
Alexandre Boulerice, le député de Rosemont–La Petite-Patrie et candidat à sa réélection milite depuis des années pour l’ajout de passages sécurisés sur les voies du Canadien Pacifique. «Il faudrait que le fédéral se donne les moyens d’agir, ce qui n’est pas le cas actuellement. Ce que je trouve le plus révélateur des libéraux, c’est qu’ils plient l’échine face au Canadien Pacifique au détriment des citoyens» argumente M. Boulerice.
Quant à la candidate libérale, elle fait de ce projet une promesse de campagne. «C’est quelque chose que je vais m’afférer à faire, la journée un que les Rosepatriens m’accorderaient leurs confiance» a promis Nancy Drolet.
Du côté du Bloc Québécois, sa candidate souhaite vivement que ce pouvoir soit transféré au provincial. «Au Bloc Québécois, on souhaite vraiment que les entreprises fédérales soient subordonnées aux lois du Québec et aux règlements municipaux lorsque l’on parle d’aménagements du territoire et de protection de l’environnement», a déclaré Shophika Vaithyanathasarma.
Les députés souhaitent modifier la loi fédérale
Il faut savoir que les chemins de fers sont de juridiction fédérale. Selon la loi, le ministre provincial du transport peut fermer un passage à niveau. Cependant, il n’a pas le pouvoir d’en imposer ou d’en faire ouvrir un nouveau.
L’ajout d’un nouveau passage est un processus complexe qui doit être fait en accord avec Transport Canada. Ainsi les actuels députés de Rosemont–La Petite-Patrie, Outremont et Laurier–Sainte-Marie souhaitent modifier la législation afin de transférer le pouvoir de création de passages à niveau au ministre des Transports du Québec.
Les citoyens sollicitent depuis de nombreuses années, l’ajout de passages sécuritaires afin de traverser les voies ferrées séparant les arrondissements de Rosemont–La Petite-Patrie et Plateau–Mont-Royal. Entre 300 et 500 citoyens traverseraient quotidiennement les voies ferrées, selon les chiffres du NPD.
Les passants se créent régulièrement des passages en coupant les clôtures métalliques. Pour rappel, cette pratique est illégale et passible d’amendes.
La Ville de Montréal a un projet d’aménagement de passages à niveaux sur les voies ferrées du Canadien Pacifique. Ainsi elle propose l’ajout de passages aux coins des rues Cartier, Henri-Julien et Saint-Laurent. Ce sont des endroits stratégiques, car ce sont les emplacements où il y a le plus d’ouvertures illégales.
Interrogé par Métro, le Canadien Pacifique a indiqué avoir déjà accordé trois passages à niveau dans Montréal en 2017 et dit respecter des contraintes de fonctionnement.
«Notre objectif global demeure de réduire le nombre de passages à niveau, ce qui profitera à la sécurité publique. En cas d’ouverture d’un nouveau passage à niveau, un passage existant devrait être fermé afin qu’il n’y ait pas d’augmentation nette du nombre de passages à niveau», a expliqué son service des communications.
23 000
Selon le site de Transport Canada Au Canada, on compte environ 14 000 passages à niveau publics et 9000 passages à niveau privés le long des 40 000 kilomètres de voies ferrées de compétence fédérale.