Deux Rosemontois s’élanceront de l’île Sainte-Hélène, le 20 septembre prochain, pour courir leur premier marathon de Montréal. Ils se sont lancé ce défi en mémoire de leur père, décédé il y a 30 ans, victime d’une maladie rénale. Le duo parcourra les quelque 42 km qui les séparent de la ligne d’arrivée pour la Fondation canadienne du rein.
C’est le grand frère, Alain Vincent, qui a lancé l’idée le premier. «J’ai toujours voulu courir un marathon quand j’étais jeune. J’ai commencé à courir en 2013 avec l’envie de faire cette course pour mes 50 ans, explique-t-il. Il s’avère que cela tombe l’année du trentième anniversaire de la mort de mon père. Je me suis dit que cela serait l’occasion d’honorer sa mémoire.»
L’aîné a alors proposé à son petit frère de l’accompagner sur les 10 derniers kilomètres, en soutien.
«J’ai accepté, mais je suis allé plus loin. Je lui ai dit: « pourquoi je ne ferais pas le marathon avec toi », indique Mario Vincent, 46 ans. Et puis, nous n’avons encore jamais rien fait de spécial pour notre père, à part quelques messes.»
Aider la recherche
En 1974, les médecins découvrent que Florian Vincent, le père, est né avec un seul rein et que celui-ci ne fonctionne qu’à 30% de ses capacités.
S’en suivent une dialyse et une greffe en 1975, à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Affaibli, M. Vincent décède finalement en 1985, des suites d’une hémorragie cérébrale.
«Nous vivions à Joliette. Notre père est resté des mois hospitalisé à Montréal. Maintenant, grâce aux nouveaux traitements, la dialyse peut se faire à domicile. Mais pour cela, il faut de l’argent», note Mario Vincent.
Les deux frères ont lancé une campagne de financement sur le site de la Fondation canadienne du rein et ont déjà amassé plus de 1000$.
«C’est la première fois que nous faisons cela alors nous avions mis un objectif de 500$ au début. On l’a rapidement atteint et on a décidé de le doubler. On l’a aussi dépassé, mais on garde cet objectif. L’important, c’est que les gens donnent, peu importe le montant», estime le grand frère.
Une philosophie de vie
Leur père sera gravé dans leurs cœurs et dans leurs têtes pendant le marathon, comme un moteur pour avaler les derniers kilomètres; les plus difficiles.
«Quand je serai un peu découragé, je me dirai qu’il s’est battu contre la maladie alors, je peux bien me battre contre quelques kilomètres», confie le cadet, ému.
Le mental prendra une large place dans la course. «Le parcours du marathon de Montréal n’est pas extraordinaire. Il y a beaucoup de longues lignes droites et pas énormément de gens pour encourager. Alors, je me suis demandé ce qui pouvait être encore plus plate que cela. En réponse, j’ai décidé de courir d’affilée 11 fois le parc Maisonneuve», explique Alain.
La famille et les amis devraient venir soutenir les deux Rosemontois dans leur quartier puisqu’une partie du parcours passera par les boulevards Saint-Joseph et Pie-IX et l’avenue Jeanne-d’Arc.
Même s’ils sont tous les deux passionnés, l’aîné a davantage attrapé le virus de la course. En deux ans, il aura parcouru près de 7500 km et aura épuisé 10 paires de souliers de course, en vue de ce marathon.
Les deux frères ne visent pas un podium, mais espèrent finir la course en quatre heures pour le plus jeune et en trois heures et quinze minutes pour l’aîné. S’il réalise sa performance, le cinquantenaire sera qualifié pour le marathon de Boston. Car, une chose est sûre, il ne compte pas s’arrêter là. «Mon rêve est de faire celui de Paris, pour avoir la chance de courir dans cette ville magique», conclut-il.