Un médecin exerçant dans Rosemont–La Petite-Patrie sera radié cinq mois pour avoir sous-évalué l’état de santé d’un patient diabétique de 26 ans, décédé en 2012.
Le médecin Van-Dung Tran, qui travaille à la clinique médicale Beaubien-des-Érables, a plaidé coupable aux trois chefs qui lui étaient reprochés à savoir ne pas avoir «élaborer avec la plus grande attention son diagnostic», ne pas avoir assurer «le suivi médical requis par l’état de santé de son patient» et avoir entravé l’enquête, en faisant de fausses déclarations.
Rappel des faits
Selon la décision du conseil de discipline du Collège des médecins du Québec, rendue publique le 23 novembre dernier, le Dr Tran a examiné, le 7 mars 2012, un jeune homme de 26 ans qui présentait des «problèmes de fatigue, faiblesse aux jambes et d’insomnie».
Un bilan sanguin et une radiographie ont été demandés par le médecin qui n’a pris connaissance des résultats que le 14 mars 2012.
L’analyse sanguine a révélé une «anormalité [évocatrice] d’un diabète», apprend-on dans la décision du conseil de discipline du Collège des médecins du Québec.
Par la suite, le médecin généraliste, âgé de 68 ans, a remis le bilan au personnel de la clinique cochant uniquement que «ce patient était « à revoir », jugeant qu’une prise en charge était indiquée dans les prochains jours/semaine.»
«Je reconnais, en rétrospective, que j’ai sous-évalué l’urgence de la situation [et que] j’aurais dû appeler le patient sur-le-champ ou confier au personnel la tâche précise de le joindre le jour même», indique le document, citant le Dr Tran.
Sanction
Le document démontre que le médecin, qui exerce depuis 36 ans à Montréal, a affiché des regrets, s’excusant et adressant «ses plus sincères condoléances» à la famille du jeune homme décédé. Cette radiation temporaire de cinq mois est la première sanction disciplinaire subie par le Dr Tran.
Contacté, le Collège des médecins explique la décision par la «prise en considération de tous les éléments du dossier et la jurisprudence».
«Il est important, dans les circonstances, que la décision du Conseil soit exemplaire et dissuasive bien entendu sans vouloir punir […]. Il est vrai que l’intimé n’a pas d’antécédent disciplinaire, qu’il a des remords et des regrets, qu’il a reconnu les faits, prit les moyens pour que de tels gestes ne se reproduisent plus, en plus de plaider coupable, ce qui milite en sa faveur et notamment dans l’évaluation de la sanction», lit-on dans la décision.
Le médecin a 30 jours pour faire appel, sans quoi il sera radié pendant cinq mois dès la fin du mois de décembre.