La commission scolaire de Montréal (CSDM) a entamé des discussions avec la Société de développement Angus (SDA) afin d’étudier la possibilité de faire construire une école primaire dans Rosemont par le promoteur privé.
Depuis plusieurs mois, la CSDM et la SDA discutent de la possibilité de faire construire une école primaire d’environ 400 élèves dans le quartier Angus à l’angle de l’avenue du Mont-Royal et de la rue Molson.
« Il y a une pénurie des écoles dans Rosemont et la CSDM est en manque de terrain pour en construire des nouvelles » explique Jean-Denis Dufort, commissaire scolaire de Rosemont.
Il ajoute que toutes les écoles de l’arrondissement sont en surpopulation. Près de 800 élèves de plus sont attendus dans les quatre prochaines années. « Nous avons calculé que sans ajout de nouveaux espaces, nous aurons un déficit de 63 classes en 2019 », indique M. Dufort.
Deux hypothèses sont actuellement envisagées, selon Christian Yaccarini, président de la SDA.
« La première est de construire l’école puis de la louer ensuite à la CSDM sur une période de 40 à 50 ans. A la fin du bail, la CSDM devient propriétaire de l’école. La seconde hypothèse est de construire l’école puis de la vendre immédiatement à la CSDM. Seule l’occupation du terrain ferait l’objet d’un bail de 99 ans ».
Aucune hypothèse n’est pour le moment privilégiée.
Avant de voir un accord conclu entre les deux parties, la CSDM doit déposer son projet au ministère de l’Éducation au mois d’août et attendre une réponse qui devrait intervenir en juin 2017.
« Nous n’en sommes qu’au début du processus. Mais, si tout se déroule correctement, nous pourrions envisager de livrer l’école à la rentrée 2018. » espère Christian Yaccarini, président de la Société de développement Angus.
Cette école s’ajouterait au projet d’écoquartier mené par la SDA à hauteur de 265 M$ sur le terrain des anciennes « shops angus ». Un projet de 500 logements, de bureaux d’entreprise, de commerces et de places publiques.
Face à ce rapprochement entre la CSDM et un promoteur privé, le syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) tente d’alerter la CSDM.
« Ce serait une grave erreur d’emprunter la voie de la privatisation pour construire une école primaire » a dénoncé Mathieu Vick, conseiller syndical au service de la recherche du SCFP dans un communiqué. « Les partenariats public-privé coûtent systématiquement plus cher et les ratés se multiplient au quotidien ».
La CSDM et la SDA affirment, à l’inverse, que ce projet ne serait pas un partenariat public-privé, assurant que la CSDM serait entièrement responsable de la gestion du bâtiment.