Pour avoir une meilleure idée de la proportion de citoyens qui ont été exposés à la COVID-19, Héma-Québec, basé à Saint-Laurent, procédera à des milliers d’analyses de tests sanguins dans les prochaines semaines.
Les recherches, commandées par l’Institut national de la santé publique, permettront également d’en connaître davantage sur la portion des citoyens infectés, mais asymptomatiques.
De 6 500 à 7 000 analyses seront faites à partir des dons de sang. Les résultats préliminaires sont attendus au mois de juillet.
«La population des donneurs, ce n’est pas complètement représentatif de la population générale, mais c’est quand même un échantillonnage qui est assez proche de ce qu’on pourrait retrouver si on échantillonnait vraiment au hasard», explique le Dr Marc Germain, vice-président aux affaires médicales et à l’innovation chez Héma-Québec.
Fiabilité
Héma-Québec se concentrera sur le développement des anticorps contre la COVID-19 dans le sang.
«Ça prend un certain temps avant qu’ils apparaissent dans la circulation, mais éventuellement, ils sont en quantité plus importante et ils aident à combattre l’infection et ils vont demeurer en circulation pendant un certain temps», souligne Dr Germain. D’autres études cherchent d’ailleurs à en connaître davantage sur la durée de vie et les limites de l’immunité.
Ces tests ne sont pas «parfaitement fiables», soutient Dr Germain, considérant qu’un autre type de coronavirus – soit la famille englobant COVID-19 – peut être détecté. Il peut y avoir également des faux négatifs, alors qu’une personne antérieurement infectée ne présente pas d’anticorps.
Les efforts d’Héma-Québec seront principalement concentrés dans le Grand Montréal, l’épicentre canadien. Sur l’île, on compte plus de 25 000 cas confirmés en date du 29 mai.
Les personnes dont le sang sera analysé n’auront pas à subir de nouveaux tests.
«On va sélectionner les collectes en fonction du temps et de la région pour être bien sûr d’avoir un échantillonnage adéquat. Tout ça sera complètement transparent pour les donneurs», dit Dr Germain.
Une baisse de la demande des produits sanguins dans les centres hospitaliers a été observée depuis le début de la pandémie en raison des chirurgies suspendues.