Saint-Léonard

Coudre des masques pour la communauté

La directrice de Mains Utiles

Manoucheka Céleste, directrice de l’organisme Mains Utiles, devant des masques produits par son équipe.

L’organisme Mains Utiles a reçu une importante subvention de Centraide pour coudre 4 000 masques de tissu. Grâce à ce fonds, sa directrice Manoucheka Céleste veut apporter sa contribution à Saint-Léonard.

«C’est une initiative de la communauté. Le Comité de crise de Saint-Léonard nous avait contactés pour nous demander si Mains utiles seraient prêt à faire des masques pour aider, se rappelle Mme Céleste. De notre côté, on commençait déjà à réfléchir à l’idée, mais ça ne s’était pas encore concrétisé.»

À la suite de cet appel lancé par la communauté locale, l’organisme a effectué une demande de financement à Centraide. Il a finalement reçu un total de 20 000 $.

Fondé à Saint-Léonard il y a sept ans, l’organisme Mains Utiles a pour mission d’accompagner des femmes voulant apprendre la couture, dans l’objectif de briser l’isolement.

Coudre autant de masques représentait tout de même un défi pour Mme Céleste, alors qu’elle n’était pas certaine d’avoir suffisamment de personnel pour y arriver.

«Au début, nous voulions engager quelqu’un, mais on s’est dit que le processus prendrait du temps, révèle Mme Céleste. On a alors eu une autre idée. On a lancé une campagne de production dans laquelle on remet 100$ aux couturières pour chaque 100 masques cousus.»

Son équipe a embarqué dans le défi. Dans la première semaine, les huit bénévoles ont préparé 3 200 masques. Pour la prochaine semaine, Mme Céleste vise le chiffre de 4 000 masques, alors que son équipe a accueilli deux couturières de plus.

Son local ne pouvant toutes les accueillir en raison des règles en vigueur, celles-ci œuvrent de leur maison.

Apporter sa contribution

Bien que le réconfort financier puisse offrir une motivation supplémentaire, surtout en ces temps difficiles où beaucoup ont perdu leur emploi, Mme Céleste estime néanmoins qu’il ne s’agit pas de la seule raison pour laquelle ses bénévoles s’impliquent autant.

«Ça devient une activité, s’exclame-t-elle. Certaines le font avec leurs enfants. D’autres femmes se font aider par leur mari. Ça permet de rapprocher les familles. Elles sont aussi contentes de pouvoir apporter leur contribution en cette période si difficile.»

Chaque masque coûte environ 5 $ à produire. Grâce aux subventions, ils sont toutefois distribués gratuitement aux organismes de Saint-Léonard en faisant la demande. Des masques étaient aussi offerts pendant la présence de la clinique de dépistage mobile dans l’arrondissement.

L’argent de la subvention approchant déjà de sa fin, Mme Céleste regarde pour impliquer d’autres bailleurs de fonds afin de poursuivre l’initiative. D’autant que Montréal se prépare pour une seconde vague.

«On souhaiterait pouvoir donner un masque pour chaque personne à Saint-Léonard», espère-t-elle. La directrice tient d’ailleurs à remercier chaque personne rendant l’initiative possible.

Retraitée, Aouf Kheira s’implique bénévolement auprès de l’organisme depuis 2015. Elle a tout de suite accepté de se joindre à l’initiative. «J’étais contente et j’avais hâte de recommencer. On voit beaucoup de beaux gestes pendant cette pandémie, et ça me permet d’apporter ma contribution.»

De son côté, Esther a rejoint l’équipe de Mains utiles en 2018. «Je ne m’y connaissais pas en couture, mais ça m’intéressait», se rappelle-t-elle.

En congé de maternité depuis le début de la crise, elle était enthousiasme lorsque Mme Céleste l’a contactée pour lui faire part de l’initiative. «Je faisais déjà des masques gratuitement pour mes proches. Pour moi, c’est une façon de prendre part à l’Histoire.»

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