L’ouverture possible d’un salon de jeux comportant plusieurs centaines de machines à sous au Centre Bell soulève de nombreuses inquiétudes à l’Assemblée nationale.
Si le projet voit le jour, il devra respecter deux conditions, affirme à La Presse le ministre des Finances et responsable de Loto-Québec, Eric Girard: il faut que la Santé publique l’approuve et qu’il permette de réduire le nombre d’appareils de loterie vidéo.
Le libéral Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, se dit «excessivement préoccupé» par l’idée de voir un casino au Centre Bell. Il doute fortement que son ouverture aide réellement à diminuer l’offre de machines de loterie vidéo.
Le député de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, ajoute aux dires de son chef, soutenant qu’il craint qu’en fermant de petites salles au profit du grand salon de jeux, plusieurs personnes qui marchaient pour se rendre à des machines dans leur quartier devront soit se rendre au centre-ville, soit jouer en ligne.
Pour Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire, c’est le fait de construire le casino au centre-ville qui pose problème. Il rappelle que la Santé publique avait déjà sonné l’alarme sur des projets semblables. Pour lui, ce n’est «peut-être pas l’idée du siècle d’ajouter des mini-casinos comme ça, proche de populations vulnérables», comme celles qu’on trouve au centre-ville.
Le député péquiste Pascal Bérubé affirme qu’il faut moins d’offres de jeux au Québec. Il souligne le fait qu’il y a déjà quatre casinos dans la province, en plus de casinos illégaux «en territoire autochtone» et de l’offre en ligne. «J’aimerais qu’on fasse la lutte aux dépendances», affirme-t-il, non seulement sur le territoire, mais en ligne aussi, où il devient difficile de légiférer.
De son côté, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dit partager l’avis de la Santé publique. «On veut que les promoteurs – le CH et Loto-Québec – nous présentent un projet qui sera acceptable pour la Direction de la santé publique», a-t-elle déclaré.