PARKLAND, Fla. — Les élèves et enseignants de l’école secondaire de Parkland, en Floride, sont revenus en classe mercredi pour la première fois depuis la fusillade qui a fait 17 morts il y a deux semaines.
Des dizaines de policiers armés étaient sur place pour tenter de donner un sentiment de sécurité à tous. Leur présence a toutefois agacé certains jeunes, qui ont reproché à la puissante National Rifle Association (NRA) de chercher à créer un climat de peur pour mousser les ventes d’armes.
«C’est l’image d’une éducation qui vit dans la peur dans ce pays. La NRA veut encore plus de gens comme ça, avec exactement ce même fusil, pour faire encore plus peur aux gens et vendre encore plus d’armes à feu», a dénoncé David Hogg, qui s’est démarqué depuis deux semaines comme l’un des leaders du mouvement étudiant réclamant un meilleur contrôle des armes.
Les élèves et les membres du personnel de l’école secondaire Marjory Stoneman Douglas ont pleuré ensemble et se sont réconfortés durant cette première demi-journée de classe.
Ceux qui en avaient besoin pouvaient aller chercher du soutien auprès d’animaux comme un chien et un âne présents à l’école. Une femme agitait un écriteau qui offrait des «baisers gratuits». Le responsable des écoles du comté de Broward, Robert Runcie, a dit que des conseillers en matière de deuil étaient sur place pour fournir «beaucoup d’amour et beaucoup de compréhension».
Les jeunes n’avaient pas accès au pavillon de première année de l’école, où s’est déroulé le massacre.
Plusieurs élèves ont admis que ce retour les rendait nerveux, mais ils ont aussi été nombreux à témoigner de leur fierté envers les jeunes de leur école qui se sont mobilisés pour faire changer les choses.
Après les cours, des membres bénévoles des «Guardian Angels», arborant leur célèbre béret rouge, bordaient la rue en signe de soutien.
«Au début, tout le monde affichait un air grave, mais ensuite tout le monde a retrouvé le sourire et on a commencé à retrouver l’ambiance qu’on avait avant la fusillade. Certains se sont mis à rire et à faire des blagues», a décrit Kyle Kashuv, un élève de troisième année qui dit avoir fait une accolade à chacun des enseignants de l’école.
L’adolescent s’est dit émerveillé par le déferlement de soutien de la communauté, incluant la présence des policiers, des animaux de thérapie et des gens venus leur apporter du réconfort. Des lettres sont parvenues du monde entier et «des bannières étaient accrochées sur chacun des murs», a-t-il raconté.
Le directeur de l’établissement, Ty Thomas, a écrit sur son compte Twitter que «la priorité est la préparation émotionnelle et le réconfort, pas le cursus scolaire: alors pas besoin de vos sacs à dos.»
L’horaire des classes a commencé par la quatrième période afin que les élèves et les enseignants puissent, en premier lieu, se retrouver en compagnie de ceux avec qui ils ont vécu la tragédie.