Le président américain Donald Trump a “tué” des Porto-Ricains en faisant preuve de négligence lors du passage de l’ouragan Maria il y a onze mois sur ce territoire américain dans les Caraïbes, a accusé mercredi la mairesse de la capitale San Juan.
“Honte au président Trump parce que, pas une fois, pas même hier, il a dit qu’il était attristé par ce qu’il s’est passé à Porto Rico”, a lancé Carmen Yulin Cruz qui réagissait sur la chaîne CNN à la publication mardi d’un rapport sur le nombre de morts liées à l’ouragan Maria.
Le bilan officiel est désormais de 2 975 personnes mortes sur l’île de Porto Rico dans les six mois ayant suivi la catastrophe. Il était auparavant de 64 morts, un chiffre qui a fait l’objet de vives controverses depuis un an.
Maria a laissé des stigmates pendant des mois sur l’île, en coupant l’eau, l’électricité, le téléphone et les routes, isolant de nombreux villages.
Nombre d’habitants vulnérables n’ont plus eu accès à des médecins ou des pharmacies pendant des mois. Faute d’électricité, les respirateurs artificiels ne pouvaient plus fonctionner.
Le gouvernement fédéral – Porto Rico est un territoire américain, ses habitants sont citoyens des États-Unis – a été critiqué pour la lenteur de sa réaction.
Un mois après le passage de Maria, lorsque le bilan officiel n’était encore que de seize décès, le président Trump avait dit que la catastrophe n’était rien en comparaison de l’ouragan Katrina qui a fait plus de 1.800 morts en 2005 en Louisiane.
Mme Cruz avait lancé de nombreux appels aux autorités fédérales, exprimant également son désarroi face à leur réponse lacunaire. M. Trump lui avait notamment répondu par un tweet cinglant en l’accusant de faire preuve “d’un leadership médiocre”.
“Le président reste fier de tout le travail entrepris par la famille Fédérale pour aider nos concitoyens de Porto Rico”, a commenté mardi Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche.
“De quoi peut-il être fier”, a réagi Carmen Yulin Cruz. “De 2 975 morts? C’est de ça qu’il est fier?”.
Mercredi après-midi, depuis la Maison Blanche, le milliardaire républicain a défendu la gestion de la crise par ses services, estimant que son administration avait fait “un travail fantastique” et soulignant que les Porto-Ricains recevaient encore à ce jour de l’aide.
“Je pense que la plupart des habitants de Porto Rico apprécient vraiment ce que nous avons fait”, a-t-il ajouté. “C’était très difficile” et nous avons “déversé des milliards et des milliards”.