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L’armée chinoise à la frontière de Hong Kong

Le président chinois, Xi Jinping

Le président chinois, Xi Jinping

Rédaction - Agence France-Presse

La Chine a massé son armée à quelques kilomètres de la frontière de Hong Kong, a constaté jeudi un journaliste de l’AFP , alors que le président américain Donald Trump a appelé Pékin à agir «avec humanité» face aux manifestations dans l’ex-colonie britannique.

«Pékin ne restera pas les bras croisés» si la situation devient «incontrôlable», a averti de son côté jeudi l’ambassadeur de Chine à Londres, Liu Xiaoming.

Après deux mois d’agitation à Hong Kong contre l’exécutif pro-Pékin, des hommes en treillis étaient massés jeudi dans un stade de Shenzhen, la métropole située aux portes du territoire autonome. Un reporter de l’AFP a aperçu également des camions ainsi que des blindés de transport de troupes.

Les hommes, appartenant apparemment à la police militaire, défilaient en rangs serrés, brandissant des drapeaux rouges, ou s’entraînaient à la course à pied, alors que d’autres circulaient à moto à l’extérieur du stade, situé à moins de 7 km de la frontière.

La raison de leur présence au stade n’est pas connue, mais Pékin a laissé planer ces derniers jours le spectre d’une intervention pour rétablir l’ordre dans l’ex-colonie, les médias de Pékin diffusant des vidéos montrant des convois militaires se dirigeant vers Shenzhen.

La police militaire, chargée notamment du maintien de l’ordre, dépend de la Commission militaire centrale (CMC), un organe dirigé par le président Xi Jinping en personne.

Face au risque d’intervention, le président américain a mis la pression sur la Chine en liant deux dossiers brûlants: la crise à Hong Kong et les négociations commerciales.

«En Chine, des millions d’emplois disparaissent pour aller dans des pays qui ne sont pas sujets aux taxes douanières. Des milliers d’entreprises quittent le pays. Bien sûr que la Chine veut passer un accord [avec les États-Unis, ndlr]. Qu’ils travaillent avec humanité avec Hong Kong d’abord!» a-t-il mis en garde.

Peu après, dans un autre tweet à la tonalité différente, il a assuré que le président chinois Xi Jinping pourrait faire preuve de cette même humanité, suggérant au passage une «rencontre en personne».

«Je n’ai aucun doute que si le président Xi veut résoudre rapidement et avec humanité le problème à Hong Kong, il peut le faire», a estimé M. Trump, avant d’ajouter: «Rencontre en personne?» semblant s’adresser directement au dirigeant chinois.

Plus tôt dans la journée, un porte-parole de la diplomatie américaine avait appelé Pékin à «respecter le haut degré d’autonomie» de l’ex-colonie britannique.

«Les États-Unis exhortent fermement Pékin à respecter ses engagements contenus dans la déclaration conjointe sino-britannique afin de permettre à Hong Kong d’exercer un haut degré d’autonomie», a-t-il indiqué dans une déclaration transmise à l’AFP, premier avertissement net et détaillé à Pékin.

La déclaration sino-britannique de 1984 encadre la rétrocession de Hong Kong intervenue en 1997. Elle stipule que la région bénéficie «d’un haut degré d’autonomie, hormis en matière d’affaires étrangères et de défense», et de son propre système judiciaire, législatif et exécutif.

«Je tiens à répéter que Hong Kong fait partie de la Chine. Aucun pays étranger ne doit s’ingérer […] Nous demandons aux puissances étrangères de respecter la souveraineté chinoise», a répliqué jeudi Liu Xiaoming.

La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, s’est dite elle aussi mercredi «profondément attachée au respect intégral» des garanties apportées par ce statut d’autonomie de Hong Kong.

Le mouvement pro-démocratie, qui a vu des millions de personnes descendre dans les rues, est parti début juin du rejet d’un projet de loi hongkongais autorisant les extraditions vers la Chine. Il a depuis considérablement élargi ses revendications pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences du régime communiste.

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