Pour le 18e anniversaire des attentats du 11-Septembre, Donald Trump a fait voeu d’intensifier les combats contre les talibans, quelques jours après avoir annulé une rencontre avec leurs chefs visant à mettre fin à l’intervention américaine en Afghanistan.
«Au cours des quatre derniers jours, nous avons frappé notre ennemi plus fortement que nous ne l’avions jamais fait, et cela va continuer», a lancé M. Trump lors d’une cérémonie au Pentagone, en présence de proches des victimes des attentats perpétrés par l’organisation jihadiste Al-Qaïda, alors protégée par les talibans afghans.
Si les jihadistes «reviennent dans notre pays, on les suivra où qu’ils soient, on utilisera notre puissance, comme on ne l’a jamais utilisée jusqu’ici», a averti le président américain.
Le président américain avait annoncé samedi, de façon aussi spectaculaire qu’inattendue, qu’il avait été prêt à recevoir les responsables talibans dans sa résidence de Camp David, avant d’annuler au dernier moment cette rencontre qui aurait été sans précédent.
Du même coup il mettait fin à un processus de négociations lancée un an auparavant dans le but de faire cesser la guerre en Afghanistan, qui a fait plus de 2400 morts au sein de l’armée américaine depuis son déclenchement à l’automne 2001.
Dix-huit ans après les attentats les plus sanglants de l’histoire, qui firent près de 3000 morts et 6000 blessés, quelque 13 000 soldats américains sont toujours stationnés en Afghanistan.
Alors qu’une foule était réunie sur le site du World Trade Center devenu mémorial pour rendre hommage aux disparus, M. Trump, qui vécut toute sa vie à New York jusqu’à son arrivée à la Maison-Blanche, a évoqué ses souvenirs de la catastrophe, qui frappa la pointe de Manhattan au matin de ce mardi de septembre, alors qu’il était chez lui à regarder la télévision.
Ce fut «une journée de grande confusion», a-t-il indiqué. Après avoir vu à la télévision le deuxième avion percuter une des tours, «c’est là que j’ai compris que le monde allait changer», a-t-il ajouté, soulignant que ces évènements resteraient «gravés dans l’âme» de tous les Américains.
La cérémonie new-yorkaise s’est déroulée selon un rituel désormais éprouvé, conçu pour rester à l’écart de toute controverse.
Sous le soleil — comme il y a 18 ans — les gouverneur, maire et ex-maires de New York ont rejoint une foule de proches des victimes venues se recueillir à la pointe de Manhattan.
Ils ont marqué une minute de silence aux heures exactes – 08h46 et 09h03 – auxquelles deux avions sont venus successivement frapper les tours jumelles: elles se sont vite transformées en brasier avant de s’effondrer, ne laissant aucune chance à de nombreux employés de ces gratte-ciels de plus de 100 étages.
Comme chaque année, la foule a écouté des proches des victimes, la voix parfois étranglée par les larmes, égréner les noms des personnes tuées le jour des attentats et dire quelques mots en leur honneur, pendant près de quatre heures.
«Nous vous aimons, vous nous manquez et vous serez toujours les héros de l’Amérique», a notamment déclaré une femme qui a perdu un frère et un cousin.
Dans le reste de cette ville de plus de huit millions d’habitants, la plupart des gens travaillaient comme d’habitude, avec des moments de recueillement ici ou là, notamment à la Bourse de New York, toute proche des lieux des attentats.
Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a signé, à la veille de cet anniversaire, une loi obligeant les écoles publiques à observer une minute de silence.
Au-delà des personnes tuées et blessées le jour des attentats, New York compte désormais plusieurs dizaines de milliers de personnes — surtout des ex-pompiers et secouristes — atteintes de cancers et d’autres maladies graves liées au nuage toxique qui a plané pendant des semaines sur le sud de Manhattan.
Quatre avions ont été détournés par des jihadistes affiliés à Al-Qaïda le 11 septembre 2001. Outre les deux ayant percuté le World Trade Center, un troisième a visé le Pentagone et un quatrième, le vol 93, s’est écrasé dans un champ de Shanksville, en Pennsylvanie.
Parmi les innombrables conséquences de ces attentats qui ont changé les États-Unis et le monde, New York a considérablement renforcé son dispositif policier et anti-terroriste.
Dans une nouvelle vidéo citée par le site SITE, l’Egyptien Ayman Al-Zawahiri, figure de proue d’al-Qaïda depuis la mort d’Oussama Ben Laden en 2011, a appelé les musulmans du monde entier à poursuivre les actions violentes contre Américains, Européens, Israéliens et Russes.