Les dirigeants de 145 entreprises ont réclamé jeudi l’adoption de lois introduisant une régulation plus stricte des armes à feu aux États-Unis. Ils en ont fait la demande dans une lettre adressée aux élus du Sénat américain.
Les PDG d’entreprises américaines – ou ayant «de forts intérêts commerciaux» aux États-Unis -, dont Airbnb, Twitter, Uber ou encore Levi Strauss, dénoncent dans cette lettre «une crise de santé publique qui appelle une action urgente».
Ne rien faire «est simplement inacceptable», écrivent-ils, mentionnant au début de leur message les fusillades d’El Paso et de Dayton, qui ont marqué l’été en causant la mort de respectivement 22 et 9 personnes.
Ces patrons réclament l’adoption de deux mesures par le Congrès américain: l’une introduisant la vérification des antécédents des acheteurs «pour toutes les ventes d’armes», et l’autre permettant aux autorités de les confisquer aux personnes signalées comme dangereuses par leur entourage («red flag laws»).
Ces propositions sont «de bon sens» et «largement soutenues par le public américain», argumentent les patrons signataires.
«C’est pourquoi nous exhortons le Sénat américain à se tenir aux côtés des Américains et à agir», écrivent-ils dans leur lettre publiée par plusieurs médias américains alors que le Congrès, qui a fait sa rentrée cette semaine, est sous pression pour légiférer enfin sur cette question.
Majoritaires à la Chambre des représentants, les démocrates ont adopté en février un projet de loi étendant les contrôles des antécédents judiciaires et psychiatriques des acheteurs d’armes à l’ensemble des ventes, y compris entre particuliers ou lors de foires itinérantes.
Mais les républicains contrôlent le Sénat et leur chef à la chambre haute, Mitch McConnell, refuse d’organiser tout vote sur des lois concernant les armes à feu tant que Donald Trump n’aura pas explicité sa position.
Les États-Unis ont dénombré quelque 40 000 morts par armes à feu en 2017, dont environ une moitié de suicides.