La courbe des cas de contamination par le nouveau coronavirus en Iran semble avoir entamé une baisse «progressive et lente», selon les chiffres officiels publiés lundi. Le gouvernement prévient cependant que la maladie est encore loin d’être maîtrisée.
Le coronavirus a provoqué 136 décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, ce qui porte à 3739 morts le bilan officiel de l’épidémie en Iran, a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour, lors de sa conférence de presse télévisée quotidienne.
Ce chiffre témoigne d’une baisse officielle des nouveaux cas quotidiens pour le sixième jour d’affilée, après le pic de 3111 cas journaliers atteint le 31 mars.
Selon les données fournies par les États de la région, l’Iran est de loin le pays le plus frappé par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient, avec 60 500 cas confirmés et déclarés.
À l’étranger cependant, certains soupçonnent les chiffres officiels iraniens d’être sous-estimés.
«En raison de l’intensification du plan de distanciation sociale, nous constatons une baisse progressive et lente du nombre de nouveaux cas ces derniers jours», a déclaré M. Jahanpour.
Enjoignant les Iraniens de continuer à «rester à la maison», le président Hassan Rohani a souligné lundi matin que si les consignes sanitaires n’étaient «pas prises en compte», le pays pourrait «retomber dans une situation difficile».
«J’espère que le meilleur respect possible de ces consignes (…) nous permettra d’entrer dans la phase de maîtrise et de contrôle de la maladie», a également souligné le porte-parole du ministère de la Santé.
Pour tenter de limiter la propagation de la maladie, les autorités n’ont pas imposé de confinement mais elles ont eu recours à d’autres restrictions comme la fermeture de la plupart des commerces jugés non essentiels.
M. Rohani a annoncé dimanche que les autorités avaient donné leur aval à la reprise de certaines activités économiques, «étape par étape», à partir du 11 avril.
Depuis samedi et la fin des traditionnels congés du Nouvel An persan, les autorités et nombre d’Iraniens ont exprimé l’inquiétude qu’une possible baisse du confinement ait des conséquences néfastes sur la propagation de la maladie, en particulier à Téhéran.
Dimanche, Zohreh, femme au foyer, confiait à l’AFP être «terrorisée» en observant un grand nombre d’habitants de la capitale sortir dans la rue sans raison valable.
Sur les réseaux sociaux circulent des clichés censés avoir été pris depuis samedi dans les transports en commun de Téhéran et montrant plusieurs passagers masqués dans un wagon de métro ou d’autres à bord d’un bus bondé.
L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité de ces clichés ni leur date, mais les journalistes de l’AFP à Téhéran ont pu observer un signe très net d’une reprise de la circulation automobile: manifeste dans certains quartiers, la hausse des véhicules en activité a aussi recréé le nuage de pollution qui voile les montagnes au nord de la ville et qui avait disparu pendant presque toute la durée du congé du Nouvel An.