La déclaration de l’ancienne procureure générale du Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie, Carla del Ponte, concernant l’utilisation du sarin par les rebelles et non par le régime de Bachar el-Assad est tombée, en début de semaine, comme un pavé dans la mare. Elle est venue déranger ce qui paraissait comme une partition parfaite devant mener à l’attaque ultime contre Damas.
Évidemment la réaction des autres membres de la commission de l’ONU sur la Syrie, évoquant l’incapacité physique des observateurs internationaux d’avoir une telle certitude, jette un certain doute sur la sortie de Mme del Ponte malgré le fait qu’elle évoque un rapport basé sur des témoignages de victimes. Mais cette sortie aura la vertu de nous rappeler que dénicher le vrai du faux dans cette crise est une quête perpétuelle.
L’ONU se trouve dans une situation plus délicate après la sortie de Carla del Ponte pour plusieurs raisons, mais elle va surtout devoir gérer cet écart de sa commissaire dans un contexte d’escalade dans la région suite aux attaques d’Israël ces dernières 48 heures et l’enlèvement d’observateurs internationaux sur le plateau du Golan par un groupe armé. On abordera la question du renforcement et surtout de la complication de la crise avec ces attaques un autre jour.
La sortie de Carla del Ponte est la plus fracassante, mais d’autres émissaires de l’ONU, comme l’ancien secrétaire général Koffi Anan ou Lakhdar Brahimi avaient attiré l’attention sur le fait que l’horreur de la guerre en Syrie n’était pas le seul fait du régime de Bachar el-Assad.
Ceci dit, il serait temps de trouver une solution à cette guerre larvée qui a fait des dizaines de milliers de morts et qui a déplacé environ deux millions de personnes, selon l’ONU.