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Meilleur logement, meilleure santé? Oui, selon une étude

Un homme place sa main devant sa bouche, signe d'un problème respiratoire. Il se trouve devant un logement insalubre.

Image générée par l'intelligence artificielle.

Améliorer l’accès à un logement de qualité pourrait réduire de façon importante les pressions actuelles sur le système de santé, révèle une étude de l’Observatoire québécois des inégalités.

L’Observatoire a diffusé mercredi le deuxième volet d’une série de trois études portant sur le coût de la crise du logement. Selon l’étude, les différents problèmes liés au logement inadéquat ajoutent au moins 2 G$ en dépenses au système de santé.

«Les personnes vivant dans un logement inadéquat ont un risque plus élevé d’être en mauvaise santé. C’est un effet invisible au quotidien mais la facture collective, elle, est bien réelle», affirme Ferdaous Roussafi, économiste à l’Observatoire et autrice de l’étude.

Pour l’Observatoire, un «logement inadéquat» comprend à la fois les unités insalubres ou mal entretenues, les unités trop petites et les unités trop chères.

Plus de visites au médecin

Parmi les impacts d’un logement inadéquat, l’Observatoire note que les problèmes respiratoires sont beaucoup plus fréquents dans les immeubles mal entretenus. Non seulement les moisissures causent des problèmes comme l’asthme, mais l’isolation insuffisante augmente aussi le risque de problèmes liés au froid.

En-dehors des questions de salubrité et d’entretien, un logement trop petit et trop cher a aussi des impacts directs sur la santé des résidents. La surpopulation de l’unité favorise notamment la circulation des pathogènes comme le virus de la grippe. L’insécurité alimentaire entre aussi en ligne de jeu: dès qu’un ménage consacre plus de 30% à 50% de ses revenus au logement, les individus qui le composent ont tendance à réduire leurs dépenses alimentaires, autant en termes de quantité que de qualité. Ce qui entraîne à son tour différents problèmes de santé, notamment des problèmes de développement chez les enfants.

L’Observatoire des inégalités sociales estime qu’environ 30% des coûts associés à l’insécurité alimentaire sont directement liés aux logements trop chers.

Sans parler de l’impact qu’un logement indigne ou une succession de déménagements forcés peut avoir sur la santé mentale: stress chronique, dépression, etc. La diminution de la santé mentale se répercute ensuite sur la santé physique, augmentant le risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension et de décès prématuré. Le développement émotionnel et intellectuel des enfants peut aussi être affecté.

L’Observatoire chiffre le coût des consultations médicales et psychologiques directement liés au logement à près de 40 M$ par année au Québec. En ajoutant les autres coûts, comme les médicaments et les équipements, l’impact total sur le réseau de la santé dépasse 2 G$.

«Les données sont claires : le logement inadéquat détériore la santé et génère des coûts importants. En présentant ces résultats, nous espérons contribuer à une prise de décision plus éclairée, fondée sur les faits et à la hauteur de l’urgence», affirme Nathalie Guay, directrice générale de l’Observatoire québécois des inégalités.

Investissements en logement réclamés

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, n’est pas du tout surprise du constat de l’Observatoire des inégalités.

«Ça confirime ce que les comités logement constatent sur le terrain. Le fait d’être mal logé ça a des conséquences graves sur la santé physique et mentale», dit-elle.

Mme Laflamme affirme qu’il est nécessaire d’investir davantage dans la construction de logements sociaux et abordables. Elle déplore que le Programme d’habitation abordable Québec soit maintenant utilisé pour des projets avec des loyers dépassant les limites établies pour être considérés comme «abordables».

Elle compte utiliser les données de l’Observatoire pour affiner ses arguments en amont de la préparation du prochain budget.

L’Observatoire des inégalités diffusera plus tard le troisième volet de sa série sur le coût de la crise du logement. Ce volet s’intéressera aux solutions à envisager.

Entre-temps, l’organisme souligne qu’une étude britannique estime à 10 milliards de livres le montant nécessaire pour rénover les bâtiments résidentiels les plus vétustes. Cette somme serait amorti sur 7 ans grâce aux économies dans le réseau de la santé.

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