Google réinvente le milieu de gamme avec son téléphone Pixel 3a.
Un téléphone aussi bon qu’un appareil de plus de 1 000 $, mais vendu la moitié du prix : voilà ce qu’a tenté de créer Google avec son nouveau Pixel 3a. Et le résultat est tout à fait convaincant.
«Avec la gamme Pixel, nous voulions offrir la meilleure expérience possible aux utilisateurs. Mais les appareils sont rendus très chers, alors nous nous sommes demandé comment faire pour permettre à plus de gens d’en profiter», explique Mario Querioz, vice-président de la gestion des produits chez Google.
Pour atteindre son objectif, Google a visé un prix final, dressé la liste des fonctionnalités primordiales auxquelles l’entreprise ne pouvait pas toucher pour conserver une expérience haut de gamme, puis essayé de couper dans ce qui était secondaire.
«Nous voulions par exemple que le design soit d’une grande qualité», poursuit Mario Querioz. Quand on regarde le Pixel 3a, celui-ci ressemble ainsi beaucoup à son grand frère, le Pixel 3, lancé l’automne dernier. L’appareil a la même construction solide avec un design en deux tons, et à moins d’être un connaisseur, il est difficile de distinguer les deux modèles. La version XL, plus grande, diffère un peu plus, mais dans l’ensemble, l’appareil ne laisse pas voir ses origines modestes. Il faut aussi dire que l’écran OLED est d’une excellente qualité pour le prix.
La plus grande force du Pixel 3a est toutefois son appareil photo, le même qui équipe le Pixel 3 régulier. Pendant que Huawei et Samsung misent sur la multiplication des objectifs, Google a opté pour un appareil unique, mais excellent, surtout grâce à son logiciel. Le Pixel 3a est peut-être vendu comme un téléphone de milieu de gamme, mais ses photos sont parmi les plus belles sur le marché. Ses clichés pris à la pénombre et ses portraits se démarquent particulièrement.
Le Google Pixel 3a est aussi bon qu’un appareil valant plus de 1 000 $, mais vendu à près de la moitié du prix (549 $).
Les propriétaires du Pixel 3a auront aussi droit à une bonne autonomie de plus d’une journée, à un chargeur rapide de 18 W, à un port audio 3,5 mm, à un haut-parleur stéréo d’une bonne qualité et à un lecteur d’empreintes digitales rapide et précis à l’arrière. Fait rare, celui-ci sera aussi mis à jour pendant trois ans, tant pour les fonctionnalités que pour la sécurité.
«Les téléphones de milieu de gamme ne reçoivent habituellement qu’une seule mise à jour, parfois même aucune», rappelle avec justesse Mario Querioz. En fait, la plupart des téléphones Android ne peuvent pas en dire autant, peu importe leur prix.
Les compromis
Google a bien dû faire quelques compromis pour atteindre son prix. L’appareil n’est par exemple pas résistant à l’eau, ce qui est dommage, sa capacité est plutôt limitée; à 64 Go; et il n’est pas compatible avec la recharge sans fil, ce que l’on pardonne quand même facilement, vu son public cible.
Le plus grand compromis est toutefois l’inclusion d’un processeur de milieu de gamme, moins puissant que celui qui équipe le Pixel 3 régulier. Google prévoit que les utilisateurs ne verront pas la différence. «Nous avons fait le pari qu’avec notre logiciel, le téléphone offrira les performances d’un appareil haut de gamme», affirme Mario Querioz.
S’il est vrai que l’appareil est fluide et capable de faire fonctionner les applications les plus lourdes, la situation est toutefois en pratique un peu plus nuancée. La prise de photos est par exemple lente lorsque des modes comme le HDR+ sont activés, et le traitement des portraits prend souvent plusieurs longues secondes avant d’être complété. Ceux qui ont l’habitude de capturer plusieurs clichés de suite pour obtenir le bon (lorsqu’un enfant bouge constamment, par exemple) risquent de rater le moment parfait.
Malgré ce compromis plus important, Google a tout de même relevé avec brio le défi qu’elle s’était donné. Le Pixel 3a n’est pas seulement un excellent téléphone de milieu de gamme. Il s’agit d’un très bon appareil, toutes catégories confondues.