Une étudiante d’une université californienne a intenté une action collective en justice contre l’application TikTok, qu’elle accuse de récolter de grands volumes de données sur ses utilisateurs et de les stocker en Chine.
«TikTok aspire clandestinement de vastes quantités de données privées et les transfère sur des serveurs en Chine», soutient la plainte, consultée par l’AFP.
Misty Hong, étudiante à Palo Alto, l’a déposée auprès d’une cour fédérale californienne mercredi dernier, d’après des informations révélées par le site The Daily Beast.
L’application de partage de vidéos, plébiscitée par les adolescents partout dans le monde, appartient au groupe chinois ByteDance.
«Ces données peuvent servir à identifier les utilisateurs aux États-Unis, à savoir où ils se trouvent et ce qu’ils font, maintenant et à l’avenir», continue la plainte. «En résumé, l’amusement proposé TikTok coûte très cher».
Les fronts judiciaires se multiplient pour l’application ultra populaire. Début novembre, une agence fédérale américaine a ouvert une enquête de sécurité nationale sur le rachat par ByteDance de Musical.ly, son nom d’origine, il y a deux ans.
Selon une source anonyme du New York Times, le gouvernement américain possède des preuves que l’application envoie des données en Chine.
Misty Hong assure que l’application a récupéré ses données sans sa permission – y compris des vidéos qu’elle avait créés mais pas partagées en ligne – et les a transférées sur des serveurs gérés par des entreprises qui coopèrent avec le gouvernement chinois.
Elle a déposé sa plainte au nom de tous les Américains ayant téléchargé TikTok, soit environ 110 millions de personnes.
TikTok n’a pas répondu immédiatement à la demande de réaction de l’AFP.
En novembre, elle avait indiqué ne pas pouvoir commenter une éventuelle enquête d’une agence américaine, mais avait souligné «ne pas avoir de priorité plus importante que de gagner le respect de nos utilisateurs et régulateurs aux États-Unis».
TikTok s’est aussi distancé du pouvoir chinois et a précisé que ses serveurs étaient situés en-dehors de Chine et par conséquent que leurs «données» n’étaient «pas soumises à la législation chinoise».
L’application a passé début 2019 la barre du milliard de téléchargements dans le monde, sans compter la Chine (où l’appli équivalente s’appelle Douyin), d’après le cabinet Sensor Tower.