Dimanche, avec une écrasante victoire de 7 à 0 sur le Panama en demi-finale de la Gold Cup, la sélection canadienne féminine a obtenu son laissez-passer pour la Coupe du monde FIFA, qui se déroulera en France l’été prochain.
Une septième qualification d’affilée à la compétition-reine pour les Canadiennes, exploit qui dit tout de soi quant à leur standing au niveau mondial, mais qui confirme aussi une transition heureuse, après que l’entraîneur John Herdman, leader sportif et spirituel du programme féminin depuis 2011, eut fait le saut chez les hommes en début d’année.
Une décision qui en avait choqué plus d’un, incluant l’effectif canadien. Rappelons-nous de ce tweet à chaud de la capitaine de l’équipe, Christine Sinclair, alors que la nouvelle venait d’être annoncée: «Speechless right now» (Sans mots en ce moment). Un message aussi bref que percutant, qui illustrait parfaitement l’incertitude entourant l’avenir de l’équipe nationale à ce moment-là.
C’est l’adjoint de Herdman, Kenneth Heiner-Moller, qui a pris le flambeau, assurant une certaine continuité au projet le plus abouti de l’histoire du soccer canadien. En place depuis 2015, le tacticien danois de 47 ans n’en avait pas moins d’énormes chaussures à enfiler. Un défi qu’il aura su relever avec panache, menant son équipe à une qualification sans anicroche tout en donnant une place importante à une relève florissante.
En finale de la Gold Cup, les Canadiennes affronteront ce soir (20 h) leurs sœurs ennemies américaines, qui ont aisément disposé de la Jamaïque dans l’autre demi-finale.
Un avant-goût on ne peut plus relevé de cette Coupe du monde 2019 qui arrive à grands pas!
De l’espoir chez les hommes
Encore loin d’être aussi dominante que son pendant féminin, la sélection masculine de John Herdman semble promise à un avenir très intéressant.
Mardi soir, dans un match de qualification pour l’édition inaugurale de la Ligue des nations de la CONCACAF, l’unifolié a défait la Dominique par la marque de 5 à 0 au BMO Field de Toronto.
Même si l’adversaire n’avait rien d’une puissance, ce match a entre autres permis d’officialiser le statut d’internationaux canadiens de Ballou Tabla
(19 ans) et de Zachary Brault-Guillard (19 ans), alors que les deux Montréalais, qui évoluent respectivement pour les équipes de réserve du FC Barcelone et de l’Olympique Lyonnais, ont disputé leurs premières minutes avec l’équipe nationale senior.
Avec une cuvée de talents aussi prometteurs – Alphonso Davies (19 ans), Liam Millar (19 ans), Jonathan David (18 ans) – et d’autres jeunes plus expérimentés, comme Jonathan Osorio, Lucas Cavallini ou Samuel Piette, pour ne nommer que ceux-là, il y a de quoi entrevoir les prochaines années avec beaucoup de positivisme.
Si Herdman réussit à insuffler à ce groupe ne serait-ce que la moitié de la fierté et de l’amour pour le maillot canadien qu’il a su donner à l’équipe féminine, on pourra parler de génération dorée plus tôt que tard. La marche demeure haute, mais il est aujourd’hui permis de rêver à une première participation à la Coupe du monde depuis 1986.
Qui sait, on n’aura peut-être pas à attendre jusqu’en 2026.
À suivre…