C’est fou, la vie. On venait d’écrire qu’après trois défaites alignées comme les roues des patins à roues alignées des Roadrunners de Montréal en 1994, que Canadien, c’était terminé pour cette saison. On avait même trouvé un joli titre : Canadien, c’est terminé.
Or, c’est à ce moment que Brendan Gallagher, un petit gars de presque chez nous, a fucké nos plans alors qu’on dormait. Car oui, avouons-le candidement, on a écrit notre texte en fin de 2e période mercredi soir, alors que le Bruins menait 4-2. Ce sont des choses qui arrivent. Un peu comme les remontées, quoi.
Alors, que faire dans ce temps-là?
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Canadien, c’est pas terminé
En pareilles circonstances, il est impératif, lorsque le gars du journal Métro appelle le jeudi matin pour nous dire que c’est pas très professionnel d’avoir écrit notre texte en fin de 2e période, de l’avoir envoyé au journal avant le début de la 3e et, surtout, d’avoir postulé gros comme le poing dans notre texte que le match s’était soldé par une défaite de Canadien, oui, il est impératif de lui dire qu’au fond, on le taquinait. Pis qu’on voulait juste vérifier s’il lisait nos articles pour vrai avant de les envoyer à l’imprimerie.
En même temps, veut, veut pas, ça demeure du sport. C’est toujours ben pas comme si Bernard Derome, en 1995, avait éteint les lumières de son studio un peu trop de bonne heure en disant, avant de s’en aller : «Bon ben, d’après moi, si la tendance se maintient, le Québec va t’être un pays demain matin quand vous allez manger vos rôties.» Là, ça aurait pas eu d’allure. Pis TVA se serait gargarisé bien avant avec son «Rigueur, rigueur, rigueur».
Au fond, tout ça ressemble à ce qui s’est passé mercredi soir lorsque vous êtes allés vous coucher; à ce moment-là, le monde entier du journalisme sportif incorporé assurait que Jérôme Iginla flyait à Boston. Or, en mangeant vos rôties jeudi matin, Iginla était dans un avion pour Pittsburgh. Et c’était pas pour aller rejoindre le Bruins en prévision d’un match contre le Pingouin.
Mais bon, on recommencera pu. On va maintenant attendre le début de la prolongation avant d’envoyer nos textes au journal. Comme ça, on courra moins de risques.