En décembre dernier, Marya Phan apprend la grande nouvelle: elle est retenue dans l’équipe médicale des Jeux d’hiver du Canada. Pendant deux semaines, la thérapeute de la clinique de Pointe-Saint-Charles s’occupera des athlètes du judo et du karaté. Ses missions sont la prévention, l’identification et la gestion des blessures des combattants.
Une journée de travail aux Jeux est complètement différente de sa routine à la clinique de Pointe-Saint-Charles. «J’adore le fait de pouvoir travailler avec des athlètes et de voyager», avoue Marya.
La thérapeute originaire de l’arrondissement de Montréal-Nord intervient également pendant les combats. Au judo, elle n’a droit qu’à deux interventions, sinon, le combattant est déclaré perdant. Le travail est bien plus angoissant avec «la pression de prendre une décision rapidement, explique la thérapeute, mais le côté positif, c’est que je suis obligée d’être confiante dans mes décisions».
Marya Phan doit réussir à concilier les activités de son cabinet et celles des compétitions. «Je prends le risque de perdre ma clientèle, mais ils sont habitués maintenant», affirme-t-elle. Sa famille également s’est habituée à la voir partir plusieurs fois par an. «C’était compliqué au début, mais ils savent que j’adore ce que je fais!»
La passion comme moteur
Être sélectionné pour une telle compétition est un accomplissement pour un thérapeute du sport agréé. Ils ne sont que trois Montréalais à avoir décroché leur billet pour l’Île-du-Prince-Édouard où se sont déroulés les Jeux.
Avant chaque compétition, les thérapeutes sont notés comme des athlètes, selon différents critères: l’expérience des compétitions, l’habitude de soigner des athlètes, etc. Mieux ils sont notés, plus ils ont de chances d’être sélectionnés.
Sa passion pour ce métier est le moteur de Marya, puisque les thérapeutes ne sont pas payés pour ces semaines de travail. Seuls les frais sur place et le billet d’avion sont remboursés.
«C’est une grande fierté pour moi d’y participer chaque fois que j’y suis», lance Marya Phan. La thérapeute a pu participer aux Jeux panaméricains, mais son rêve est d’être dans la délégation canadienne lors des Jeux olympiques. «C’est comme jouer pour la Ligue nationale, on ne peut pas faire mieux!»
Marya Phan va s’envoler pour Paris en septembre prochain, à l’occasion d’une manche du circuit international de taekwondo. La quarantenaire a encore le temps d’accomplir son rêve olympique.