À partir de 20h mercredi soir, l’Impact de Montréal donnera au Québec son moment sportif le plus électrisant et important sur la scène internationale depuis que Jacques Villeneuve a raflé le titre de champion du monde de F1 en 1997.
La F1 a perdu beaucoup de plumes dans les cœurs des Québécois depuis, mais le foot, avec l’Impact en fer de lance, est en train de s’y tailler une place de choix, à la grande surprise de certains observateurs qui, bien évidemment, n’ont pas été très attentifs au cours des dernières années…
Peu importe laquelle des deux équipes soulèvera le superbe trophée de la «CONCAChampions» à la fin de ce match, le onze montréalais aura réussi un pari qu’il n’aurait jamais osé prendre au début de la campagne 2015: faire rayonner son blason, aussi bien que sa ville, sur la très sélecte scène du football mondial.
Ne m’accusez pas trop vite de «faire mon lit» advenant une défaite de l’Impact. Je crois simplement qu’il est impératif de le mentionner, à la lumière du triste contraste qu’il existe entre la couverture médiatique internationale de l’incroyable parcours du club de soccer de notre ville et celle qui lui a été réservée par la presse locale dans son ensemble. «Insuffisante» et «inadéquate» sont des qualificatifs qui n’expriment que la pointe de ma pensée en ce sens, et je crois, bien humblement, que ce sentiment est partagé par des dizaines de milliers de Québécois.
Pour revenir au match, LE match, j’écrivais dans ma chronique de la semaine dernière que la pression était sur América à l’aller, en raison notamment de son actualité en montagnes russes qui fait tiquer ses supporters, ainsi que de l’immense machine médiatique qu’il nourrit (ou est-ce l’inverse?). Avec le résultat héroïque (1-1) que l’Impact est allé chercher à l’Azteca, Gustavo Matosas et ses hommes n’ont pu se débarrasser de ce lourd fardeau pour le rendez-vous de mercredi soir.
América arrive donc à Montréal avec beaucoup plus à perdre qu’un titre de Ligue des champions. Son lustre, sur la scène mexicaine et sur celle de la CONCACAF, est aussi en jeu et, pour un géant de cette stature, la peur d’être humilié par un Petit Poucet canadien sorti de nulle part représente un handicap de taille.
Nervosité dans le camp adverse
Les propos condescendants du pourtant expérimenté gardien Moisés Muñoz, à la suite du match aller contre l’Impact, démontrent bien la nervosité d’América à l’approche de la rencontre de mercredi soir au Stade olympique.
«Je crois que Montréal a eu énormément de chance. Je ne peux pas croire qu’ils pourront être aussi chanceux à Montréal. Nous avons démontré qui veut réellement être champion, ils sont juste venus ici pour se barricader.»
Parions qu’ils sont plusieurs dans le camp montréalais à être impatients de lui faire ravaler ses paroles. Jouer les trouble-fête semble être un jeu auquel l’Impact prend de plus en plus de plaisir!