«Une équipe, ce n’est pas qu’un joueur, c’est un groupe de joueurs.»
C’est la phrase que Frank Klopas martèle, comme un mantra, dès qu’on sollicite son opinion sur un des hommes constituant son effectif.
Une manie qui laisse plus souvent qu’autrement inassouvie la curiosité de ceux qui suivent les activités du club, membres des médias et public confondus, mais qui dénote surtout une philosophie avec laquelle le timonier de l’Impact va vivre et mourir. Pour le meilleur et pour le pire…
Le collectif avant l’individu. Un concept fort louable, qui devient cependant très compliqué à gérer lorsqu’il est appliqué sans la moindre nuance et sensibilité à la gestion d’un vestiaire. Du côté de l’Impact de Montréal, c’est exactement là que le manque de flexibilité tactique si souvent reproché à Klopas se traduit en manque de tact.
Des rigidités qui sont aujourd’hui, à mon humble avis, le maillon faible d’une organisation qui travaille d’arrache-pied depuis des années afin de s’imbriquer dans les mœurs sportives et la culture locale. Laisser un entraîneur dont la crédibilité est toujours à faire, avec son ratio de victoires sous les 38 %, saboter ce travail de longue haleine est une erreur que l’Impact ne peut se permettre de commettre, surtout pas après avoir réussi un coup de maître comme l’acquisition de Didier Drogba.
Le 6 août 2014, je posais la question suivante dans ces mêmes pages : «[Joey Saputo] se sentirait-il menotté par les congédiements de Jesse Marsch et de Marco Schällibaum, au point de préférer ce statu quo malsain, plutôt que d’avoir à admettre s’être trompé une troisième fois?»
Bien qu’il soit compréhensible que l’état-major de l’Impact ait voulu jouer la carte de la stabilité au terme de la saison 2014, nous sommes en droit d’espérer qu’une rencontre sérieuse ait (eu?) lieu avec Klopas afin de remettre les pendules à l’heure. Un entraîneur qui priorise délibérément et systématiquement un élément dissident dans le vestiaire (et un boulet sur le terrain, qui plus est) comme Nigel Reo-Coker au détriment du capitaine et idole locale de cette équipe n’y voit visiblement pas clair.
En action mercredi
L’Impact reçoit les Whitecaps de Vancouver à 19 h 30 mercredi soir au stade Saputo. Les deux formations croisent le fer dans le cadre du match aller de la finale du Championnat canadien.
Les Whitecaps occupent présentement le premier rang dans l’Ouest en MLS, avec une fiche de 13-8-3 (42 points).