«C’est une grande rivalité. [Ils ont] une bonne équipe, d’excellents fans, mais j’adorerais qu’ils ratent les séries par notre faute. Ce serait magnifique.»
Cette phrase avait été prononcée par Jozy Altidore, le 25 août 2017, alors que l’Impact, en pleine remontée au classement, s’apprêtait à recevoir le Toronto FC, roi et maître de la MLS avec son impressionnant dossier de 15 victoires, 3 défaites et 8 matchs nuls.
Les hommes de Mauro Biello, qui commençaient à rêver de séries après quatre victoires consécutives, s’étaient finalement inclinés 3 à 1 face aux Reds deux jours plus tard. Une défaite qui, comme l’avait en quelque sorte prédit l’attaquant américain, a été à l’origine de la triste débandade de fin de saison du onze montréalais: 9 défaites à ses 10 derniers matchs, pour finir l’année parmi les 5 pires écuries du circuit Garber.
Le TFC avait quant à lui terminé la saison régulière avec 69 points, record absolu de la ligue, pour ensuite remporter une première Coupe MLS quelques semaines plus tard, couronnant ainsi une campagne absolument remarquable, pour ne pas dire parfaite.
Ce samedi, un an, jour pour jour, après qu’Altidore eut joué les oiseaux de malheur, Impact et TFC s’affronteront de nouveau, mais dans un contexte bien différent. Si le Bleu-blanc-noir est loin de trôner au sommet de la MLS, son sixième rang au classement – le dernier garant d’une place en séries – n’en est pas moins épatant, vu sa piètre première moitié de saison (les Montréalais traînaient un triste dossier de 4-11-0 après 15 matchs…).
Comme le dit si bien l’adage populaire: «Un Clásico, ça ne se joue pas, ça se gagne!»
Chez les Torontois, les blessures, la terrible amertume de cette finale perdue face à Chivas en Ligue des champions – aux tirs au but – et une certaine gueule de bois après avoir tout gagné l’année précédente, ont été les principales causes d’une saison 2018 extrêmement difficile.
Aujourd’hui, c’est au tour des Reds de se retrouver parmi les cinq cancres de la MLS, au neuvième rang de l’Est et à neuf points d’une place en séries. Cela étant dit, il serait très naïf de les compter pour battus, surtout après qu’ils eurent aisément remporté la finale du Championnat canadien devant les Whitecaps de Vancouver, la semaine dernière. Une victoire qui saura certainement galvaniser les hommes de Greg Vanney, juste à temps pour le dernier droit.
Comme l’an dernier, le derby de samedi porte donc l’étiquette de «match crucial», et son issue pourrait donner le ton aux sprints finaux des deux frères ennemis. Dans la lutte sans merci à cinq équipes [Philadelphie, Montréal, Nouvelle-Angleterre, DC United et Toronto FC] qui se dessine dans l’Est d’ici la fin octobre, chaque match est une finale, surtout face à un rival direct, sans parler de l’importance psychologique de bien faire face à l’ennemi juré.
Bref, samedi, au BMO Field de Toronto, l’Impact de Montréal a non seulement une chance de continuer de consolider sa bonne position, et se donner une dose de confiance capitale, mais aussi de porter un dur coup aux minces espoirs qu’entretient la bande de l’Ontario de se glisser dans la grande danse d’après-saison.
Pour y parvenir, la troupe de Rémi Garde devra livrer un match intelligent, comme elle sait le faire de plus en plus souvent, mais devra surtout jouer avec cœur. Avec grinta! Caractéristiques qui ont quelquefois manqué cette saison, parfois au pire moment, comme lors de cette regrettable demi-finale retour du Championnat canadien, à Vancouver.