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É-U: des élus de longue date tentent de conserver leur siège

Alan Fram - The Associated Press

WASHINGTON — Alors qu’il entame cette nouvelle campagne électorale à bord de son avion monomoteur pour parcourir son vaste district du Minnesota, le représentant démocrate Collin Peterson n’a plus besoin de présentation auprès de ses électeurs. Mais il y a autre chose de familier pour cet élu qui brigue un 16e mandat.

«Il y a tellement de panneaux de Trump ici, vous ne le croiriez pas», a déclaré le politicien de 76 ans.

Cette année, une grande partie de la lutte pour le contrôle de la Chambre des représentants se concentrera sur les dizaines de nouveaux élus démocrates qui ont donné au parti sa majorité en 2018 en remportant des sièges détenus par les républicains.

Mais la campagne de certains élus comme M. Peterson et le représentant républicain de l’Ohio Steve Chabot doit aussi être surveillée: ces vétérans de la Chambre mènent la bataille de leur carrière.

Comme leurs collègues plus nouveaux et plus vulnérables, ces vieux routiers de la politique sont à la merci de la fragmentation partisane croissante au pays. Dans la foulée de cette tendance, que le président Donald Trump a accentuée, les districts ruraux conservateurs sont devenus de plus en plus républicains, tandis que les électeurs de banlieue épuisés par sa présidence controversée fuient en masse le Parti républicain.

«De nos jours, pour de nombreux électeurs, il suffit de voir un « R » ou un « D » à côté d’un nom», a analysé Gary Jacobson, professeur émérite de sciences politiques à l’Université de Californie, à San Diego.

Donald Trump a remporté le district de M. Peterson avec une majorité de 31 points de pourcentage lors de l’élection présidentielle de 2016 — sa plus importante marge parmi les 29 sièges que les démocrates détiennent à la Chambre dans les districts remportés par le candidat républicain.

Plus de 90 % des représentants sortants sont généralement réélus, en raison de leur notoriété et du financement qui leur est favorable. Mais ils ne sont pas à l’abri des défaites. Lors des élections de mi-mandat en 2018, la vague démocrate a déferlé sur 30 représentants qui cherchaient à se faire réélire — tous des républicains — qui ont été défaits. L’un d’entre eux, le représentant Dana Rohrabacher, représentait un district de la Californie à la Chambre depuis 30 ans.

Des courses serrées à venir

Cette année, une douzaine de représentants qui ont fait au moins cinq mandats de deux ans se retrouvent dans des courses potentiellement compétitives. La plupart sont des républicains, et leur nombre serait encore plus élevé si huit autres d’entre eux avaient décidé de se présenter une nouvelle fois au lieu de prendre leur retraite.

Le représentant Don Young, de l’Alaska, qui a été élu pour la première fois lors d’une élection spéciale en 1973, semble en avance dans la course, mais l’élu de 87 ans fait face à un opposant ayant des coffres bien garnis. Parmi les autres représentants républicains en danger, on retrouve David Schweikert de l’Arizona, Mike McCaul, du Texas et Jaime Herrera Beutler, de l’État de Washington.

D’autres courses serrées s’annoncent en Floride, au Michigan, en Ohio et au Texas.

Parmi les démocrates, le représentant du Wisconsin Ron Kind, en quête d’un 12e mandat et Peter Defazio, qui a effectué 17 mandats en Oregon, devront mener une dure bataille, même s’ils demeurent favoris.

La bannière démocrate nuisible?

Quant à M. Peterson, dont le district du Minnesota s’étend de la frontière canadienne jusqu’en périphérie de Minneapolis, il doit affronter la lieutenante-gouverneure Michelle Fischbach, l’une de ses adversaires les plus sérieuses.

«Collin est là depuis très longtemps», a soutenu Mme Fischbach, qui a reçu l’appui du président Trump.

Elle le dépeint toutefois comme un élu déconnecté des électeurs et fait un rapprochement entre lui et les élus les plus progressistes du Congrès, dont la présidente de la Chambre Nancy Pelosi.

M. Peterson se défend en disant qu’il a des liens profonds avec ses électeurs, rappelant son poste de président du Comité de l’agriculture de la Chambre, essentiel à son district rural.

«Je prends soin de mes gens», a-t-il assuré en entrevue.

M. Peterson, l’un des plus démocrates les plus conservateurs de la Chambre, s’était opposé au processus de destitution contre Donald Trump et défend les droits sur les armes à feu. Il s’attend à remporter une fois de plus son élection, puisque selon lui les appuis du président républicain se sont effondrés notamment en raison des tarifs imposés sur les produits agricoles et l’acier.

Mais ce politicien expérimenté avait gagné par seulement quatre points en 2018 et admet que la bannière de son propre parti pourrait lui nuire.

«Ces gens qui ont été élus dans notre parti ont rendu difficile le fait d’être démocrate, a-t-il expliqué. Certains de ces soi-disant progressistes qui ont été élus, et leur « Green New Deal » et tous ces autres trucs, c’est un problème.»

Les démocrates lorgnent les banlieues

En Ohio, Steve Chabot brigue un 13e mandat dans un district du secteur de Cincinnati abritant des électeurs de banlieue qu’espère attirer son adversaire démocrate Kate Schroder. M. Chabot avait remporté son district avec 16 points de majorité en 2016, mais avec seulement quatre points en 2018.

«Il y a des gens qui, traditionnellement, votaient républicain qui ne s’identifient pas avec le Parti républicain actuel», a soutenu Mme Schroder.

«Ils ne veulent pas d’un intimidateur à la Maison Blanche.»

Alan Fram, The Associated Press

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