Une vidéo modifiée pour donner l’impression que le candidat démocrate Joe Biden a fait jouer une chanson dénigrant la police a été visionnée à plus de 4,5 millions de reprises sur Twitter en date de mercredi après-midi — grâce, entre autres, au président Donald Trump qui l’a partagée, et ce, deux fois plutôt qu’une.
La vidéo, qui semble montrer Joe Biden en train de faire jouer la chanson controversée «F— Tha Police» du groupe rap N.W.A. lors d’un arrêt en Floride, continue de circuler, même si elle a été étiquetée comme un «média manipulé» par Twitter.
Dans la vidéo originale, M. Biden sort son téléphone cellulaire et fait plutôt jouer «Despacito» par l’auteur-compositeur-interprète portoricain Luis Fonsi, avec qui il participait à un événement célébrant le patrimoine de la communauté latino-américaine à Kissimmee, en Floride, mardi.
Le président a partagé la vidéo modifiée depuis The United Spot, un compte pro-Trump qui se réclame de la satire et de la parodie sur YouTube et Facebook, mais pas sur Twitter, où il détient plus de 22 000 abonnés. Le compte, qui identifie souvent le président pour attirer son attention sur ses publications, a été créé en 2020. Un autre compte qui y est étroitement associé a déjà été suspendu par Twitter.
The United Spot a l’habitude de diffuser des vidéos manipulées sur les réseaux sociaux, prenant parfois pour cible des personnalités politiques telles que Joe Biden, l’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton ainsi que la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
The United Spot n’a pas répondu à une demande de commentaire de l’Associated Press.
Il ne s’agit pas de la première fois que l’équipe de campagne de Donald Trump tente de faire croire que Joe Biden s’oppose à la police. La campagne et le Comité national républicain ont déjà laissé entendre à tort que le candidat démocrate à la présidentielle appuie l’idée de «définancer» les corps policiers. Dans les faits, M. Biden a présenté des plans qui redirigeraient une partie des fonds de la police vers des ressources en santé mentale et qui apporteraient des changements au système carcéral américain.
Beatrice Dupuy, The Associated Press