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À surveiller: quelle importance auront les débats cette année?

Le président Donald Trump pendant son discours lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, le dimanche 27 septembre 2020, à Washington.

Steve Peoples - The Associated Press

NEW YORK — Les campagnes présidentielles avancent à pleine vapeur. Voici des éléments à surveiller au cours des prochains jours.

Jours avant l’élection: 36

Jours avant le premier débat: 1

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LA TRAME DE FOND

La course se resserre un peu dans certains États, mais l’avance de Joe Biden face à Donald Trump à l’échelle nationale demeure étonnamment stable cinq semaines avant le scrutin, alors que le vote par anticipation s’accélère. Le président sortant aura toutefois deux grandes occasions d’améliorer son sort cette semaine.

Dans un premier temps, M. Trump et ses alliés chercheront à prendre le contrôle des discussions alors qu’ils tentent d’obtenir la confirmation de la juge Amy Coney Barrett, que M. Trump a officiellement présentée samedi, à la Cour suprême des États-Unis. L’équipe Trump mise sur ce combat pour la confirmation de Mme Barrett pour unir les troupes républicaines derrière la candidature du président et pour détourner l’attention de son échec à endiguer l’épidémie de coronavirus.

De plus, le premier débat de la campagne permettra à M. Trump de mettre à l’épreuve la force physique et mentale de Joe Biden devant tout le pays. Les deux hommes s’affronteront mardi soir à Cleveland dans le cadre d’un débat très attendu qui mettra en présence des styles et des personnalités très différents. L’entourage de M. Biden lui conseille d’éviter d’attaquer directement le président, mais quand on connaît M. Trump, cela risque d’être plus facile à dire qu’à faire.

Le président commence à rapidement manquer de temps pour donner un coup de barre à la campagne. Il se doit de connaître une bonne semaine.

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LES GRANDS ENJEUX

Quelle importance ont les débats en 2020?

Chacun y allait de ses prédictions et de ses attentes en fin de semaine, mais à quelques heures seulement du premier affrontement direct entre les deux hommes, il vaut la peine de s’arrêter pour en examiner l’importance réelle.

Si on se fie à l’histoire récente, les débats de 2020 n’auront pas un grand impact sur l’issue de la course. Vous vous souvenez à quel point Barack Obama avait été mauvais lors du premier débat en 2012? Ou à quel point tous s’entendaient pour dire que Hillary Clinton avait dominé M. Trump il y a quatre ans?

Mais au même moment, M. Trump et ses alliés ont tellement dénigré les aptitudes physiques et mentales de M. Biden que les attentes envers ce dernier ne sont plus très grandes. L’ancien vice-président de 77 ans pourrait n’avoir besoin que d’une soirée bien ordinaire pour avoir l’air du vainqueur.

Les enjeux pourraient donc être bien plus élevés pour le président.

M. Biden pourra-t-il être discipliné?

M. Biden en menait large en fin de semaine quand il discutait de sa stratégie lors du débat, mais des membres de sa campagne indiquent qu’on lui conseille plutôt d’éviter le plus possible les affrontements directs avec ce coriace président républicain, ou encore de ne pas commencer à corriger tout ce qu’il dit.

Les démocrates croient que M. Trump est le plus à l’aise quand il se roule dans la boue. Ils souhaitent donc voir M. Biden s’élever au-dessus de la mêlée pour présenter une alternative claire aux électeurs. Ce ne sera peut-être pas évident pour M. Biden, qui a parfois perdu son calme face à certains électeurs depuis le début de la campagne et qui tend à s’écarter de son message quand on lui donne trop de liberté.

Malgré ce qu’en pensent ses conseillers, M. Biden a donné l’impression en fin de semaine qu’il a sérieusement hâte d’en découdre avec son rival. Il a comparé M. Trump à un nazi sur les ondes du réseau MSNBC et affirmé que «les gens savent que le président est un menteur». Il a ensuite ajouté: «Il n’est pas capable de débattre des faits parce qu’il n’est pas tellement intelligent».

Les militants démocrates souhaitent certainement voir M. Biden échanger coup pour coup avec M. Trump, mais leur candidat aurait peut-être tout à gagner en étant plus prudent.

M. Trump acceptera-t-il un transfert pacifique des pouvoirs?

Même si certains le prennent à la légère, l’équipe Trump est la première à rappeler que le président a respecté plusieurs des engagements pris en campagne depuis quatre ans. Il pourrait donc être dangereux de balayer du revers de la main son refus, maintes fois répété, de s’engager à assurer une passation pacifique des pouvoirs s’il perd.

Ce n’est pas le genre de question qu’on devrait devoir poser au président d’un pays qui se présente comme un exemple de démocratie à travers le monde, mais c’est là que nous en sommes rendus. Ce qu’en disent les leaders républicains au Congrès ou les membres de la Maison-Blanche ne compte pour rien, tant que l’un des hommes les plus puissants du monde continue d’attaquer un des fondements mêmes de la démocratie.

Nous avons déjà vu des partisans du président profiter de ses paroles pour commettre des actes de violence. Nous sommes sur une pente très glissante.

La Cour suprême aidera-t-elle les républicains ou leur nuira-t-elle?

La bru et conseillère du président, Lara Trump, a dit la semaine dernière en Caroline du Nord que le débat entourant la Cour suprême mobilisera les militants conservateurs et ralliera les indécis qui pourraient autrement ne pas voter. Rien ne permet pour le moment de croire que cette question a le moindre impact sur la campagne.

L’équipe Trump consacrera quand même 10 millions $ US à une campagne publicitaire numérique pour convaincre les électeurs des États cruciaux d’aller voter, avec comme trame de fond la querelle pour la Cour suprême. Les républicains organisent aussi de multiples événements sur le terrain en appui à la nomination de la juge Barrett.

Mais nos journalistes dans des États cruciaux comme la Pennsylvanie et la Caroline du Nord rapportent que la Cour suprême n’intéresse pas vraiment les électeurs, surtout au moment où le bilan de la pandémie ne cesse de s’alourdir.

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LE MOT DE LA FIN

Pour des millions d’Américains, le jour du scrutin est déjà là.

Les responsables électoraux locaux ont déjà envoyé plus de trois millions de bulletins de vote par anticipation ou postal en Arizona, près de cinq millions en Floride et plus de 1,1 million au Wisconsin, selon des données colligées par l’Associated Press. Le vote par anticipation a déjà commencé dans des États comme le Minnesota, la Caroline du Nord et la Virginie.

Comme on s’y attendait, les démocrates sont déjà en avance dans plusieurs États. Les chiffres ne veulent pas encore dire grand-chose, mais ne perdons pas de vue que tout ce qui se passe maintenant pourra avoir des répercussions plus tard.

C’est parti.

Steve Peoples, The Associated Press


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