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Ce qu’il faut retenir du débat: un ton mordant dès les premières minutes

Bill Barrow et Zeke Miller - The Associated Press

WASHINGTON — Le président Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden ont croisé le fer mardi soir à Cleveland, en Ohio.

Voici les principaux éléments à retenir de ce premier de trois débats présidentiels avant le jour du scrutin, le 3 novembre.

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INTERRUPTIONS EN SÉRIE DE TRUMP

Joe Biden peinait à compléter ses phrases face à la posture agressive de Donald Trump. Le président l’a fréquemment interrompu, avec des attaques parfois très personnelles.

«Il n’y a rien d’intelligent chez toi, lui a-t-il lancé. En 47 ans, tu n’as rien fait.»

Cette stratégie s’est peut-être avérée efficace pour parer les attaques de M. Biden — en les enterrant tout simplement.

Si les partisans de M. Trump ont peut-être apprécié son style brutal, il reste à déterminer si les électeurs indécis en ont gardé une impression aussi favorable.

Le modérateur Chris Wallace, de son côté, n’était pas amusé et il a reproché au président d’avoir été derrière la majeure partie des interruptions du débat.

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TRUMP NE PEUT PAS ÉCHAPPER AU VIRUS

Donald Trump souhaite éviter que les élections fassent office de référendum sur sa gestion de la crise de la COVID-19, mais il n’a pas pu échapper à cette dure réalité une fois sur scène.

Joe Biden a rappelé que le président a passé plusieurs mois à minimiser la menace, tout en disant comprendre la dangerosité du virus derrière des portes closes.

Mais M. Trump ne s’est pas laissé malmener si facilement. 200 000 morts? Le bilan sous Biden aurait été de plusieurs «millions», a-t-il rétorqué. Une économie en difficulté? Biden aurait selon lui fait pire et n’aurait pas assuré un approvisionnement suffisant en masques ou en ventilateurs.

Rien de nouveau à se mettre sous la dent pour les électeurs qui se demandent toujours lequel des deux candidats saurait mieux faire face à la pandémie.

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CONFRONTATION SUR LE RACISME

Donald Trump a accusé son rival, un politicien de longue date, d’avoir contribué à l’emprisonnement de millions d’Afro-Américains par le biais d’une loi adoptée en 1994. Joe Biden a pour sa part désigné le président sortant comme «le raciste» dans le Bureau ovale.

Joe Biden a gardé son calme lorsque Donald Trump l’a présenté comme un pantin de la «gauche radicale» qui s’oppose à «la loi et l’ordre».

M. Biden n’a pas non plus saisi l’occasion de mettre M. Trump dans l’embarras lorsque celui-ci a refusé de condamner les milices armées et a nié leur allégeance à la droite. 

Il a laissé son adversaire étayer ses arguments — inexactitudes y comprises — avant de répliquer, ce qui laisse entrevoir une passivité potentiellement stratégique.

«Tous ces sous-discours et ce racisme ne fonctionnent plus», a-t-il asséné.

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UNE QUESTION SUR LA COUR SUPRÊME, UNE RÉPONSE SUR LES SOINS DE SANTÉ

M. Trump a défendu sa décision de nommer Amy Coney Barrett à la Cour suprême à quelques semaines du scrutin en affirmant que «les élections ont des conséquences».

Elle serait la sixième juge à être nommée sous les républicains, sur un total de neuf magistrats.

M. Biden a dit ne pas être opposé à la candidature de magistrate, mais il a réitéré que «le peuple américain a le droit d’avoir son mot à dire» sur cette nomination.

M. Biden a signalé que Mme Barrett pourrait mettre en péril la loi sur les soins abordables et le droit à l’avortement.

En évoquant ces questions qui pourraient être soumises au tribunal, il a réussi à amener le débat sur un terrain plus avantageux pour le camp démocrate.

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UN MODÉRATEUR LOIN D’ÊTRE EFFACÉ

Le modérateur Chris Wallace, de Fox News, a eu du mal à contenir les interruptions de Donald Trump et il a parfois semblé perdre le contrôle du débat.

«Monsieur le Président, en tant que modérateur, nous allons parler de COVID dans le prochain segment », lui a-t-il signifié.

Il a dû revenir à la charge peu après: «Je suis le modérateur et j’aimerais que vous me laissiez poser ma question».

«Je dois vous donner à peu près le même temps. Veuillez laisser le vice-président parler», a-t-il rappelé quelques minutes plus tard.

Et lorsqu’il a relevé que le président n’avait pas toujours pas présenté de plan exhaustif en matière de soins de santé, Donald Trump a décoché une flèche dans sa direction.

«Alors j’imagine que je débats avec vous et pas lui? Ça va. Ça ne m’étonne pas.»

Chris Wallace avait dit vouloir s’effacer autant que possible en arbitrant le débat, mais la tâche s’est avérée impossible.

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DES AFFAIRES DE FAMILLE

Tel qu’anticipé, Donald Trump a trouvé un moyen d’évoquer le fils de Joe Biden, Hunter, et de récupérer les allégations concernant ses activités commerciales à l’étranger.

«On pourrait parler de sa famile à lui toute la nuit», a répliqué Joe Biden, évasif.

«Il n’est question ni de ma famille ni de la sienne.»

M. Trump lui a plus tard coupé la parole alors qu’il parlait de son fils Beau, mort des suites d’un cancer après avoir servi dans l’armée en Irak.

«Je ne connais pas Beau, je connais Hunter», a lancé M. Trump.

Bill Barrow et Zeke Miller, The Associated Press

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