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Donald Trump refuse un débat virtuel, Joe Biden propose de repousser l’événement

Le président Donald Trump enlève son masque alors qu'il se tient sur le balcon à son retour à la Maison-Blanche à Washington, le 5 octobre 2020.

Rédaction - The Associated Press

WASHINGTON — Le président Donald Trump a déclaré jeudi qu’il ne participerait pas au débat de la semaine prochaine avec le candidat démocrate Joe Biden après que les organisateurs eurent annoncé qu’il serait virtuel, en raison du diagnostic de COVID-19 de M. Trump.

«Je ne vais pas faire de débat virtuel» avec M. Biden, a dit M. Trump à Fox News, quelques instants après que la commission sur les débats présidentiels eut annoncé les changements provoqués par l’état du président.

Un peu plus tard jeudi, l’équipe de M. Biden a suggéré que le débat soit repoussé d’une semaine «afin que le président ne puisse pas échapper à l’obligation de rendre des comptes».

Les conseillers de M. Trump ont rapidement fait une contre-offre, proposant que le deuxième débat soit effectivement reporté au 22 octobre et que le troisième débat soit repoussé à la semaine suivante, à quelques jours des élections. Et ils ont insisté de nouveau pour que les candidats se rencontrent face à face.

La commission non partisane sur les débats présidentiels a justifié sa décision en évoquant la nécessité de «protéger la santé et la sécurité de toutes les personnes impliquées dans le deuxième débat présidentiel». Certains employés impliqués dans la production des débats ont exprimé des inquiétudes pour leur santé après que M. Trump a été déclaré positif à la suite de son premier débat avec M. Biden la semaine dernière, a révélé une personne au courant des préparatifs des débats.

Mais M. Trump, qui poursuit sa convalescence à la Maison-Blanche après avoir passé trois jours à l’hôpital, a assuré qu’il était «en pleine forme» et a estimé qu’un débat virtuel serait une «farce».

L’équipe de M. Biden a indiqué qu’il était prêt à participer à un débat virtuel, mais a aussi suggéré qu’il soit reporté au 22 octobre. Le deuxième débat doit prendre la forme d’une assemblée publique pendant laquelle les candidats répondront aux questions posées par les électeurs.

À moins de quatre semaines avant le jour du scrutin, alors que des millions d’électeurs ont déjà commencé à voter par anticipation, M. Trump est pressé de reprendre sa campagne alors qu’il accuse du retard sur M. Biden dans les intentions de vote à l’échelle nationale et dans la plupart des États pivots. Un débat devant une audience de dizaines de millions de téléspectateurs pourrait lui fournir cette occasion de revenir sur le devant de la scène.

Mais un autre débat pourrait également exposer M. Trump à des risques politiques. Les stratèges républicains indiquent que le soutien envers le parti a commencé à s’éroder après la performance bouillonnante du président contre son rival démocrate la semaine dernière, lorsqu’il a omis de dénoncer clairement un groupe suprémaciste blanc.

L’apparente réticence de M. Trump à changer son style pour reconquérir les électeurs dont il a besoin — en particulier les femmes — a été à nouveau exposée jeudi lors de son entretien avec Fox Business, lorsqu’il a qualifié la candidate démocrate à la vice-présidence Kamala Harris de «monstre».

Un rassemblement plutôt qu’un débat?

Le directeur de campagne du président, Bill Stepien, a affirmé que M. Trump organiserait un rassemblement plutôt qu’un débat jeudi prochain, bien qu’on ne sache pas encore si son état de santé le lui permettra.

«Pour les créatures des marais de la commission des débats présidentiels, se précipiter maintenant pour la défense de Joe Biden en annulant unilatéralement un débat en personne est pathétique», a lancé M. Stepien dans un communiqué. «La sécurité de toutes les personnes impliquées peut facilement être assurée sans annuler la possibilité pour les électeurs de voir les deux candidats s’affronter. Nous allons passer outre cette triste excuse pour sauver Joe Biden et nous ferons un rassemblement à la place.»

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump saute un débat. Lors de la primaire républicaine de 2016, il avait boycotté le dernier débat des primaires de l’Iowa, organisant plutôt une collecte de fonds pour les anciens combattants — une décision qui, a-t-il admis plus tard, pourrait avoir contribué à sa défaite dans cet État.

Alors qu’il se dirigeait vers l’Arizona pour poursuivre sa campagne jeudi, Joe Biden a estimé qu’il serait «irresponsable» de sa part de commenter la décision de Donald Trump.

«Nous ne savons pas ce que le président va faire», a souligné le candidat démocrate. «Il change d’avis chaque seconde.»

On ne sait pas encore si M. Biden répondra seul aux questions du public la semaine prochaine ou si l’événement sera complètement annulé. Interrogé sur cette perspective, M. Biden a répondu: «Nous n’en savons pas assez pour le savoir pour le moment.»

La directrice adjointe de sa campagne, Kate Bedingfield, a simplement affirmé que M. Biden avait «hâte de parler directement au peuple américain».

Elle a déclaré dans un communiqué que M. Biden était prêt à accepter un événement virtuel, «mais le président a refusé, car Donald Trump ne veut clairement pas faire face aux questions des électeurs sur ses échecs concernant la COVID et l’économie».

Mme Bedingfield a indiqué que M. Biden trouverait plutôt «un endroit approprié pour répondre aux questions des électeurs directement le 15 octobre, comme il l’a fait à plusieurs reprises ces dernières semaines». Mais elle a également demandé à la commission de reporter le débat d’une semaine, au 22 octobre.

«Les électeurs devraient avoir la possibilité de poser directement des questions aux deux candidats», a estimé Mme Bedingfield. «Chaque candidat à la présidentielle depuis 1992 a participé à un tel événement, et il serait honteux que Donald Trump soit le premier à refuser.»

Zeke Miller et Will Weissert, The Associated Press










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