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Iran: l’arrivée de Rohani promet-elle un virage sur le nucléaire ?

L’élection de Hassan Rohani, un ancien négociateur iranien sur le dossier nucléaire, mais aussi connu pour sa modération, semble relancer l’espoir d’une reprise des négociations rompues ce printemps avec la communauté internationale.

Qu’est-ce qui porte à croire que le nouveau président iranien sera davantage disposé à négocier sur la question de son programme nucléaire? Le premier discours de Rohani ne donne aucune piste en ce sens. Il semble vouloir capitaliser sur des réformes. D’autant que le principal intéressé s’est toujours positionné en faveur d’un développement du nucléaire iranien.

Certains spécialistes ont rappelé qu’en 2004, alors qu’il était négociateur pour le dossier nucléaire, M. rohani aurait révélé dans un discours destiné au public iranien que pendant les négociations avec les Européens à Téhéran, on installait tranquillement l’équipement dans une partie du complexe nucléaire d’Isfahan. «En créant un climat calme, nous avons été en mesure de compléter les travaux à Isfahan», aurait affirmé Rohani dans ce discours qui, deux ans plus tard, se serait rendu jusqu’aux oreilles des Américains.

Si l’Iran n’avait que peu d’angles de négociations lorsque Rohani a quitté son poste comme négociateur, on ne peut plus en dire autant aujourd’hui. En effet, aux dires de certains inspecteurs, l’Iran dispose à présent de six tonnes d’uranium enrichi faiblement, suffisant pour fabriquer entre cinq et six armes nucléaires avec de l’enrichissement supplémentaire. Qui plus est, l’Iran dispose également dune réserve d’uranium pur à 20% qui pourrait être transformé pour en faire de l’armement militaire en quelques semaines.

Néanmoins, depuis qu’il a quitté ses fonctions en tant que négociateur, les temps ont bien changé. L’Iran pourrait perdre son principal allié dans la région, à cause du conflit en Syrie. Mais il lui fournit également une autre occasion de frustrer les États-Unis et l’Europe en appuyant militairement le régime syrien.

Tout au long de sa campagne pour la présidence, il s’est dit prêt à travailler à améliorer la position de l’Iran sur la scène internationale en travaillant sur ses relations avec d’autres pays. Mais est-il prêt à sacrifier le programme nucléaire ? Rien n’est moins sûr.

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