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Trouver l’amour sur Twitter

L’impact des médias sociaux dans nos vies est indéniable. Ils font partie du quotidien de plus de 95 % de la population canadienne, amenant une façon supplémentaire, complexe parfois, de communiquer avec les gens. Un impact tantôt heureux, tantôt moins. On entend si souvent qu’ils sont source de discorde au sein des couples, éveillant la jalousie des plus fragiles. Pour la Saint-Valentin, j’ai eu envie de faire fi de tous ces ragots et d’amener du love dans votre fil d’actualité en vous racontant l’histoire inspirante de Frédéric et Michelle.

Les premiers pas…

Michelle, intervenante, a fait ses premiers pas sur Twitter en 2009. Une amie active sur le réseau l’y a initiée. Michelle aimait s’exprimer à coup de tweets, ce qui la sortait de son quotidien pas toujours drôle.

Frédéric, un adepte des nouvelles technologies, a créé son compte Twitter en 2010. Il a tôt fait de se démarquer par sa plume mordante et son esprit vif, un brin satirique.

Frédéric tweetait depuis Québec. Michelle, depuis Montréal. À priori, peu de choses auraient pu leur permettre de se rencontrer : aucun ami en commun, des métiers complètement différents, une vie dans deux villes que tout oppose. Sur Twitter, à bas les frontières, les gens s’assemblent naturellement par affinités. Pour la majorité, c’est tout un monde de possibilités qui s’ouvrait devant, à faire connaissance avec de nouvelles personnes, à coup de 140 caractères. C’était la belle époque où il devenait possible d’entrer en relation avec des gens en dehors de ses cercles habituels.

Suivant cet engouement – et l’humain ayant besoin de fraterniser –, des tweet-up (des rassemblements «dans la vraie vie» de gens actifs sur le réseau) s’organisent dans plusieurs villes de la province. C’est dans l’un de ces rendez-vous que Michelle et Frédéric se sont rencontrés face à face pour la première fois. «C’est quand même spécial, ces rencontres. Tu ne te connais, mais pas vraiment. Je ne savais même pas qu’il se nommait Frédéric!» Ce ne fût pas le coup de foudre, non. Il se sont bien entendus, cependant. Les discussions étaient simples et naturelles : ils avaient déjà échangé maintes et maintes fois sur le réseau social…

 

Sur Twitter en particulier, à force de voir des petites bribes de la personnalité de quelqu’un, tu finis par comprendre sa façon de penser, quel type de personne elle est, qu’est-ce qui lui tape sur les nerfs, qu’est-ce qui la fait tripper, t’as une meilleure vue d’ensemble de la vie d’une personne partagée par elle-même, au jour le jour, sans le filtre imposé lors d’une date, par exemple. – Frédéric

 

De fil en aiguille, sur l’autoroute 20

De tweet-up en tweet-up, de DM en DM,  les deux célibataires ont connecté de plus en plus. C’est lors d’un concert de Muse à Québec que la magie a opéré. Michelle a tout bonnement demandé l’hospitalité à Frédéric pour elle et son amie. «Il a sorti sa carte romantique! Il m’a emmenée sur la terrasse sur le toit, avec une vue magnifique sur la ville de Québec. Il s’est dit: « je vais l’avoir », ben il m’a eue!». Frédéric sourit. C’était en 2010.

Michelle regarde Frédéric tendrement. «Il a fallu que je travaille fort pour le conquérir par exemple. Il était très populaire auprès des femmes, avec son petit côté mystérieux! Il y en avait quelques-unes qui tournaient autour. C’est moi la chanceuse, finalement.» Je sens une douce nostalgie encore bien vivante qui vole dans l’air et qui se transmet dans leur regard complice et tendre.

Pendant plus de deux ans, le nouveau couple fait l’aller-retour Montréal-Québec. Cela aurait pu en décourager plus d’un… mais ils ne sont pas de cet avis. «Nous avons tellement fait plein d’activités ensemble que nous n’aurions pas faites si nous avions habité la même ville. On ne tombait pas dans une vie de routine, on profitait au maximum.» «On connaissait tous les restos de Québec!» Il y a eu quelques insécurités, provoquées par la distance, entre autres, et le fait de ne pas être présent tout le temps. Des périodes de doute, mais la façon dont leur relation est née amenait d’office la notion de confiance. Et l’amour a été plus fort. L’autoroute 20 ne les verrait plus aussi souvent : Frédéric a finalement plié bagage et est déménagé à Montréal, avec Michelle.

– As-tu eu peur, Frédéric?

Frédéric est d’une lucidité étonnante. Même s’il a dû se recréer un cercle d’amis, se trouver un emploi, il n’a jamais eu de doutes sur son geste.

– Je savais que je prenais la bonne décision en venant rejoindre Michelle. En fait, on l’a toujours su, que l’un de nous deux aurait à faire le move un moment donné, et ça n’a jamais été un enjeu. Je savais que c’était ce qu’il y avait à faire.

Et maintenant?

Aujourd’hui, en 2016, le couple ne pense pas qu’il aurait pu se rencontrer sur Twitter. Le réseau a trop changé, les interactions sont moins grandes. Ils y sont un peu moins actifs, mais ont activé les alertes sur leur compte respectif, pour interagir lorsque l’un ou l’autre publie. Une façon de se rappeler leur début, en quelque sorte.

Six ans après leurs premiers échanges, c’est une tout autre forme de gazouillis qui parsème leur vie : ceux du magnifique Elliot, leur petit bambin de six mois, qui n’a aucune idée que ses parents se sont connus grâce à un petit oiseau bleu…

Michelle, Elliot et Frédéric

 

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