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Montréal veut garder ses étudiants étrangers

Photo: (Collaboration spéciale)

Désignée meilleure ville étudiante au monde, Montréal souhaite à présent conserver sur ses terres ces futurs diplômés et réfléchit, avec le gouvernement fédéral, à des mesures pour les convaincre.

«Nouvelle historique», selon Hélène David, ministre provinciale de l’Enseignement supérieure, la première place de Montréal au classement des meilleures villes universitaires au monde dévoilée mardi par l’Institut international Quacquarelli Symonds (QS) ouvre à présent la porte à une «extraordinaire question», dixit Denis Coderre: comment retenir ces étudiants étrangers, une fois leur diplôme en poche?

«Nos universités ne sont pas des machines à créer des diplômes, mais de réels acteurs de changement et de puissants moteurs économiques», explique le maire Coderre, heureux que Montréal soit vue comme «une terre d’accueil sécuritaire».

Stages et emplois dété demandés
«Beaucoup viennent ici et tombent en amour», reprend l’élu, qui compte s’appuyer sur le statut de métropole de Montréal et «des mesures d’habitation pour qu’ils puissent assumer pleinement leur milieu de vie». Ce dernier vise notamment les jeunes familles souhaitant poursuivre ou finaliser leurs études à Montréal, avec la création de nouveaux appartements à prix abordables réservés aux étudiants dans le Plateau–Mont-Royal.

Alors qu’il évoque d’importants «besoins à combler» en raison «du resserrement démographique», le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) veut aller encore plus loin. «Il faut faciliter l’obtention de stages, d’emplois d’été ou d’emplois dès la fin des études», assure Michel Leblanc.

La volonté de ces ex-étudiants de s’installer durablement en serait grandement facilitée, pense-t-il. «Ils s’engageraient dans la communauté, auront des activités, peut-être une famille, imagine M. Leblanc. Ils seraient moins susceptibles de rentrer dans leur pays et ils auront d’énormes atouts vis-à-vis des employeurs. Leur diplôme est reconnaissable, ils connaissent la culture locale et ont une bonne compréhension des enjeux linguistiques. Il faut vraiment faciliter leur intégration au marché du travail.»

Un crédit dimpôts étudié
Du côté de l’Université McGill, on avance l’opportunité de suivre des cours de français «pour faciliter l’intégration dans la vie sociale et le monde du travail». «Il faut donner le goût aux étudiants. Nous, on fait notre travail, mais le gouvernement et le milieu des affaires doivent aussi créer des incitatifs», développe la rectrice Suzanne Fortier.

Parmi ces incitatifs, l’idée d’un crédit d’impôts pour les étudiants étrangers, qui bénéficient déjà de droits de scolarité parmi les plus bas en Amérique du Nord, fait son chemin. «Il y a toutes sortes de mesures fiscales qui peuvent être prises, confirme la ministre Hélène David. Le ministre des Finances, Carlos Leitão, est très sensible, il va regarder toutes les façons possibles pour les retenir.»

À ce jour, près de 23 000 étudiants étrangers sont inscrits dans l’ensemble des 11 universités de la région de Montréal, sur un total de 155 000.

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