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Un site d’injection supervisée menacerait la sécurité des élèves, selon la CSDM

Photo: Josie Desmarais/Métro

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) craint que la mise en place, dès la rentrée scolaire, d’un site d’injection supervisée à proximité de l’école Marguerite-Bourgeoys, dans Ville-Marie, nuise à la sécurité des élèves.

Le site d’injection supervisée (SIS), qui sera implanté dans les locaux de l’organisme Spectre de rue, sur la rue Ontario, devrait entrer en fonction cet automne. Le SIS sera ainsi situé à 200 m de l’école ainsi qu’à proximité d’un corridor scolaire piétonnier fréquenté quotidiennement par environ 300 élèves. 

La commissaire scolaire de Ville-Marie à la CSDM, Stéphanie Bellenger-Heng, a rappelé lundi «l’urgente nécessité d’implanter des centres d’injection supervisée» afin de réduire les méfaits, prévenir les infections transmissibles sexuellement et par le sang ainsi que les surdoses.

Toutefois, la mère d’une élève de l’école Marguerite-Bourgeoys a déploré à Métro que «le seul SIS à proximité d’une école» sera mis en place sans qu’il y ait eu au préalable «une action concertée». Elle affirme que la CSDM «a travaillé fort pour créer un corridor scolaire» piétonnier dont la tranquillité pourrait être perturbée par la présence du SIS.

Alors qu’une rencontre a eu lieu mardi soir entre les parents de l’école Marguerite-Bourgeoys et Spectre de rue, la commissaire croit que «des consultations auraient dû avoir lieu» bien plus tôt. «C’est il y a trois ans qu’on aurait dû créer un comité de « bon voisinage »», a-t-elle ajouté.

Afin d’éviter que la sécurité des élèves soit menacée par la présence de toxicomanes, la commissaire recommande de «mettre ce projet-là sur la glace et de consulter la population» afin d’évaluer les différentes alternatives envisageables. Elle propose également l’installation du site d’injection dans un CLSC à proximité ou encore dans l’hôpital Notre-Dame, «qui ont déjà des ressources professionnelles et offrent des soins de proximité». Afin d’éviter que de jeunes élèves entrent en contact avec des utilisateurs de drogues au moment de rentrer à la maison, elle croit que le SIS ne devrait pas ouvrir ses portes avant 18:30.

En marge d’une conférence de presse organisée ce matin par la Coalition avenir Québec devant l’école Marguerite-Bourgeoys, Stéphanie Cohen, mère d’un enfant fréquentant l’établissement scolaire, a critiqué une décision prise en vase clos «sans consulter la population». Inquiète pour la sécurité des élèves, elle réclame un moratoire sur l’implantation du SIS le temps qu’une solution de rechange soit trouvée.

«L’État organise volontairement la présence sur le même territoire d’enfants et de trafiquants de drogues.» – Stéphanie Cohen, mère de famille.

Un besoin à combler
«On doit tenir compte de cette problématique», a reconnu à Métro le directeur général de Spectre de rue, Gilles Beauregard, au sujet de la présence de toxicomanes dans le quartier Centre-Sud. Se disant «à l’écoute des parents», il s’est  néanmoins opposé à l’idée de déplacer le site d’injection. «On est déjà là. On ne peut pas aller à Québec. Notre clientèle est ici», a-t-il lancé, précisant que la grande majorité des utilisateurs de son organisme résident dans Centre-Sud.

Il a précisé que son organisme, qui distribue entre autres des seringues aux toxicomanes, n’a reçu aucune plainte en 20 ans malgré sa proximité avec l’école.

Le SPVM aux aguets
«Les policiers continuent d’agir, mais avec une vigilance accrue», a affirmé le commandant du SPVM responsable du quartier, Simon Durocher. Des policiers seront en effet présents autour des trois SIS de Montréal. «S’il y a un trafiquant qui s’installe au coin de la rue avec de la drogue, il va se faire arrêter rapidement», a-t-il ajouté.

«Si les parents sont si inquiets, ils n’ont qu’à marcher le corridor scolaire avec leurs enfants et s’ils remarquent quelque chose, ils nous appellent et on va agir.» – Simon Durocher.

Ce dernier a cependant assuré que la présence du SIS près d’une école ne représentait pas «un enjeu de sécurité particulier», au contraire. «Le fait que le site soit aux abords d’une école, ça va permettre aux utilisateurs de drogues d’agir dans le site d’injection au lieu que ça soit aux alentours des écoles», a-t-il expliqué.

 

 

 

 

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