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Hommage aux cyclistes morts après une année funeste

Photo: Mario Beauregard/Métro

L’édition 2018 du Tour du Silence portera les stigmates d’une année 2017 marquée par l’augmentation du nombre de cyclistes morts sur les routes, autant à Montréal qu’à l’échelle du Québec.

Cet évènement international organisé dans près de 450 villes à travers le monde vise à rendre hommage aux cyclistes tués sur la route, mais aussi à rappeler les règles essentielles de sécurité, autant pour les cyclistes, les piétons que pour les automobilistes. À Montréal, le cortège silencieux de cyclistes s’élancera à partir du parc du Pélican, dans Rosemont–La Petite-Patrie, le 16 mai à 18h30.

«L’objectif est de commémorer le décès des cyclistes, mais surtout se servir de ces tristes évènements pour parler du partage de la route et de la vulnérabilité des cyclistes», a plaidé mercredi le directeur général de la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC), Louis Barbeau.

Habituellement annoncée à Québec, la FQSC a décidé cette fois de s’établir dans le chalet du Mont-Royal mercredi pour présenter l’évènement. Une manière de rendre hommage à Clément Ouimet, mort le 4 octobre dernier sur la voie Camillien-Houde, à une centaine de mètres de là. Les parents du jeune cycliste, très émus, souhaitent que cette édition du Tour du Silence serve à éviter d’autres drames.

«Le non-sens d’une telle tragédie forge une boule dans le ventre, a confié la mère de Clément Ouimet, Catherine Bergeron, la voix tremblante. La question revient toujours : mais pourquoi? C’est pour apporter une réponse à cette question qu’on a voulu donner un sens à cet évènement, qui n’en a pas à la base. On a voulu faire en sorte que la tragédie serve à en éviter d’autre.»

En 2017, quatre cyclistes on péri sur les routes montréalaises, soit deux fois plus qu’en 2016, selon le rapport annuel du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), rendu public cette semaine, ce qui porte à 11 le nombre de cyclistes ayant perdu la vie au Québec, statuait cette le bilan routier révélé plutôt cette semaine.

Le rapport du SPVM fait aussi état de 657 blessés légers et 32 blessés graves répertoriés dans la communauté cycliste l’an passé à Montréal. Le nombre de blessés graves est en augmentation depuis 2016, mais celui de blessés légers a diminué. Pourtant, ce chiffre pourrait être sous-estimé, croit le conseiller Projet Montréal de Jeanne Mance, Alex Norris.

«La question de la sécurité des usagers les plus vulnérables de la route nous préoccupe grandement, a-t-il déclaré en point de presse mercredi matin. Les chiffres sous-estiment le nombre total de blessés [légers], ce n’est pas tout le monde qui remplit un formulaire ou qui appelle les autorités. Il faut agir davantage pour sécuriser nos intersections dangereuses.»

À Montréal, le projet pilote qui empêchera la circulation de transit sur la voie Camillien Houde est une première étape pour protéger les cyclistes, croie la conseillère municipale de De Lorimier et responsable du dossier vélo à Ville, Marianne Giguère.

«Tous les décès de cyclistes ont leur symbolique, a dit la conseillère municipale. Celui [de Clément Ouimet] a la particularité d’impliquer un cycliste qui s’entraînait. Ça a ajouté une donnée nouvelle dans notre travail. Ça nous a orientés.»

La Ville doit annoncer à la fin du mois ses projets d’agrandissement et d’amélioration du réseau cyclable pour l’année 2018. «L’idée, c’est d’augmenter de façon substantielle la part de gens qui se déplacent à vélo», a précisé Mme Giguère.

Le Tour du Silence est né en 2004 aux États-Unis à la suite de la mort d’un cycliste au Texas, happé par un autobus.

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