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Déchets de table: peu de Montréalais pris en défaut

Photo: Mario Beauregard/Métro

Bien qu’une bonne proportion des 350 000 ménages qui possèdent un bac brun ne participent pas entièrement à la collecte des déchets de table, seulement une centaine de personnes ont déjà reçu un constat d’infraction pour avoir envoyé des déchets compostables à l’enfouissement, a appris Métro.

En août 2016, la Ville de Montréal a adopté un règlement pour interdire de jeter ses déchets de table dans les sacs poubelles de la collecte régulière. Or, depuis que ce règlement est en vigueur, seules 103 personnes ont reçu un constat d’infraction, dont 97 dans l’arrondissement du Sud-Ouest, révèlent les données envoyées par les 19 arrondissements montréalais.

Outre le Sud-Ouest, Outremont a donné cinq constats d’infraction et Saint-Laurent, un seul. Les 16 autres arrondissements n’ont quant à eux jamais émis de constat. Parmi ceux-ci, il y a Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Rosemont–La Petite-Patrie et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, les quatre qui ont le plus d’unités d’habitation ayant reçu un bac brun.

Tous les arrondissements qui n’ont émis aucun constat disent surtout miser sur de la sensibilisation auprès des citoyens. Métro rapportait pourtant lundi que l’adoption du bac brun se fait lentement chez les Montréalais qui seraient aussi peu que 38% à participer pleinement à la collecte des déchets de table.

Dans le Plateau Mont-Royal, on indique aussi sévir principalement «dans le cas des matières résiduelles déposées au mauvais moment ou au mauvais endroit (dépôts sauvage), et ce, pour des raisons de propreté et de salubrité».

Dans Ville-Marie aussi, des constats ont été émis pour d’autres articles du règlement comme «pour le recyclage déposé autrement que selon l’horaire déterminé et les contenants ou matières résiduelles mal ordonnées».

Le chef de division aux travaux publics de l’arrondissement du Sud-Ouest, Paolo Ferreira, utilise justement les plaintes formulées par des citoyens pour des ordures déposées un mauvais jour pour identifier les personnes qui ne participent pas à la collecte des résidus de table.

«Quand on trouve un citoyen qui ne sort pas son sac la bonne journée, on trouve souvent qu’il ne respecte pas le règlement qui dit qu’il doit faire une collecte des résidus alimentaires», indique M. Ferreira.

«Si on voit juste une pelure de patate dans le sac, on ne sévit pas, mais si c’est 80% de résidus alimentaires, on donne une contravention.» – Paolo Ferreira chef de division aux travaux publics de l’arrondissement du Sud-Ouest

Il précise ne pas vouloir «pogner tous les citoyens dans l’arrondissement». «Quand on a des plaintes, on intervient. On est conscients que ce n’est pas tout le monde qui participe à la collecte des résidus alimentaires», dit-il.

Faire respecter cet article précis du règlement sur les services de collecte représente un «travail ardu» pour les employés municipaux. «Il faut ouvrir les sacs, prendre des photos devant l’adresse et acheminer un dossier complet à la cour municipale. C’est là qu’on décide d’envoyer ou non la contravention au citoyen», explique M. Ferreira.

Approche de sensibilisation
Dans Montréal-Nord, où la collecte de matières organiques a commencé en 2016, la coopérative de solidarité Éconord s’occupe de faire de la sensibilisation et de rendre visite aux citoyens qui ne participent pas à la collecte. «Avant que ça soit mis en place, on a rencontré les citoyens pour leur expliquer à quoi sert le bac brun et quelle en est l’importance. Comme ça, les gens se sentent concernés», rapport la directrice d’Éconord, Julie Demers.

Quand les patrouilleurs constatent que le bac brun n’est pas utilisé, «on donne un accroche-porte pour rappeler l’importance de l’employer», indique Mme Demers. De plus, son équipe, composée majoritairement de femmes, car les «citoyens se sentent moins intimidés» va  à la rencontre des gens fautifs. Une spécialiste de la biométhanisation en fait partie pour expliquer le processus de compostage des matières.

Le responsable de l’environnement et des services aux citoyens au comité exécutif, Jean-François Parenteau n’a pas donné suite aux demandes répétées d’entrevue de Métro.

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