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Pétition contre la pesée des élèves

Photo: archives Métrp
Joëlle Bergeron - Le Soleil de Châteauguay / TC Media

Une pétition parrainée par le député de La Prairie Richard Merlini et déposée sur le site de l’Assemblée nationale demande au gouvernement de faire cesser la pesée dans les écoles.

«Ayant moi-même deux filles, je n’aurais jamais voulu qu’elles aient à subir une telle situation, a fait savoir M. Merlini. D’ailleurs, la pesée des élèves n’est aucunement mentionnée dans les contenus de formation en éducation physique et à la santé.»

Signée par un peu plus de 3 500 personnes, la pétition remet en question cette pratique jugée comme «humiliante pour ceux présentant un problème de surplus de poids» et «très nocive» pour les jeunes souffrant d’un trouble alimentaire.

Témoignage
Bénévole chez Anorexie et boulimie Québec (ANEB), la Châteauguoise Élyse Beaudet, 21 ans, a fait quelques apparitions dans les médias pour parler de ses troubles alimentaires antérieurs et de son expérience personnelle liée à la pesée au cégep.

«Je ne dis pas que c’est ce qui a déclenché mon trouble alimentaire, mais cela n’a certainement pas aidé à la cause, affirme-t-elle. À 17 ans, j’étais inconfortable dans ma peau et comme beaucoup d’ados, je vivais beaucoup d’émotions, de questionnements.»

Lors de sa première session au cégep, Élyse a dû se peser, mesurer son taux de graisse et calculer son indice de masse corporel (IMC) dans le cadre de son cours d’éducation physique.

«Je ne m’étais pas pesée depuis longtemps et en voyant mon IMC, j’ai vu que je me situais sur la limite entre «poids normal» et «surpoids», raconte-t-elle. Ça m’a causé un stress énorme et j’ai commencé à penser que je n’étais pas assez bonne et qu’il y avait quelque chose d’incorrect avec mon poids.»

C’est à ce moment que son poids a commencé à devenir une source d’obsession et que ses troubles alimentaires ont débuté.

Effet néfaste
Rétablie depuis à peine deux ans, la jeune femme dit que si c’était à refaire, elle ne trouverait probablement pas l’exercice de la pesée aussi confrontant aujourd’hui. Elle souligne d’ailleurs que cela ne produit pas le même effet sur tout le monde et qu’il ne déclenche pas automatiquement de troubles. Mais reste que chez les plus vulnérables, la pratique peut causer des dégâts. Point de vue que partage Anorexie et boulimie Québec (ANEB).

Mme Beaudet et d’autres membres de l’organisme ANEB se font les porte-paroles de la cause, puisque l’instigatrice de la pétition – une  jeune fille aux prises avec un trouble alimentaire en processus de guérison –, désirait conserver l’anonymat.

La pesée, une pratique peu répandue au secondaire

Selon l’enseignant Jocelyn Bilodeau, la pesée aurait disparu des cours réguliers d’éducation physique au niveau secondaire. «Ça fait 18 ans que j’enseigne à la Magdeleine (à La Prairie) et ça fait longtemps qu’on ne fait plus ça, affirme-t-il. On continue de le faire dans le programme d’haltérophilie ou de hockey, mais c’est parce qu’on a affaire à des athlètes plus sérieux qui doivent suivre un programme précis.»

Comme l’haltérophilie est un sport olympique qui se pratique par catégorie de poids, il va de soi de peser ceux qui désirent faire de la compétition de haut niveau.

«Je me mets à la place de l’adolescent qui n’est pas trop bien dans sa peau et je peux comprendre que la pesée soit dure pour l’estime de soi, poursuit-il. En même temps, quand je vois qu’un gars n’arrête pas de maigrir, ça peut être un bon indicateur que quelque chose ne va pas ou qu’il y a surentraînement. Il y a ça aussi qui guette nos jeunes et qui est une autre forme de comportement malsain lié au poids.»

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