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Les cadavres ont droit au respect

Photo: Denis Germain
Stéphanie Mac Farlane - TC Media

Même s’ils sont décédés, les défunts demeurent des humains aux yeux de Denis Bisson. Pour le responsable du laboratoire d’anatomie de l’Université de Sherbrooke (UdeS), la notion de respect est très importante.

Le visage et les organes génitaux des défunts sont camouflés en permanence. «On découvre juste les parties où l’on travaille. Tout le reste est caché, dit-il. C’est mon rôle de m’assurer du respect.»

Aux fins d’enseignement, les étudiants ne connaissent des corps sur lesquels ils pratiquent que le sexe, l’âge et la cause du décès.

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Chaque dépouille est utilisée au maximum de son potentiel. Avant la crémation, certaines parties peuvent être prélevées et plastinées. La plastination de pièce anatomique permet de remplacer l’eau des tissus par du silicone dans un procédé spécial sous vide.

Cette méthode vise à conserver des spécimens d’anatomie naturels pour l’enseignement. Genou, utérus, cœur, cerveau, main, pied; le laboratoire d’anatomie de l’UdeS regorge de spécimens plastinés. «C’est notre rôle de les maximiser. Ce sont des humains. Les sentiments sont complètement différents», fait remarquer M. Bisson.

Relations familiales
Une partie du travail de Denis Bisson à l’Université de Sherbrooke est de s’occuper des familles. «On doit beaucoup les rassurer», confie-t-il.

Ce volet occupe la moitié de l’agenda de Marie-Ève Turcotte, technicienne en travaux pratiques au département de thanatologie du Collège Rosemont. «Une fois que le don de corps est accepté et que la dépouille est au Collège, je communique avec les familles. Je leur explique les obligations. Je leur offre de se déplacer pour les rencontrer en personne», dit-elle.

Elle les aide notamment dans le cheminement légal. «Lors de mon appel, les gens sont inquiets pour la preuve de décès et les [différentes] annulations. Après ma rencontre avec eux, ils sont rassurés», note Mme Turcotte. Elle souligne que de plus en plus de gens connaissent les travaux réalisés par le Cégep montréalais.

«Mais même si on explique qu’on montre aux étudiants les techniques de thanatologie et les soins de conservation des tissus et des dépouilles, ils nous demandent tout le temps « qu’est-ce que vous avez découvert? » On ne fait pas d’autopsie. Nos techniques de conservation ne demandent pas ça», mentionne Sophie Benoit, enseignante et responsable du département de thanatologie au Collège Rosemont.

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