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Projet pilote de revenu minimum garanti en Ontario

Jessica Smith Cross, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Quatre mille Ontariens des régions de Hamilton, de Lindsay et de Thunder Bay seront les premiers à pouvoir toucher un revenu minimum garanti, dans le cadre d’un projet pilote de trois ans.

La première ministre, Kathleen Wynne, a indiqué lundi qu’une personne seule pourra être assurée d’un revenu annuel de tout près de 17 000 $. Mme Wynne a admis que cette somme n’est pas mirobolante, mais elle soutient qu’elle peut faire une différence pour quelqu’un qui tente d’améliorer son sort.

Le gouvernement croit que la gestion de ce programme sera moins lourde qu’à l’aide sociale traditionnelle, et que cette formule encouragera davantage les gens à se trouver du travail, sans crainte de voir leurs prestations réduites. De plus, les prestataires du revenu minimum garanti continueront à toucher les prestations fédérale et provinciale pour enfants. L’Ontario élabore aussi un projet pilote pour les Autochtones.

Le gouvernement libéral ontarien avait annoncé le projet pour la première fois dans le budget de 2016. Pour le conseiller sur la mise en place du projet pilote, il s’était tourné en juin vers l’ex-sénateur progressiste-conservateur Hugh Segal, chaud partisan du revenu minimum garanti.

M. Segal a recommandé que cette formule remplace le programme Ontario au travail (aide sociale) et le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées, tout en étant un peu plus généreux. Par ailleurs, le nouveau programme de revenu minimum garanti devrait, selon lui, être moins lourd à administrer. Dans son rapport, M. Segal a rappelé que lors d’expériences menées au Manitoba de 1975 à 1978, la santé des prestataires s’était améliorée et le chômage n’avait pas augmenté.

D’autres projets pilotes ont été menés plus récemment ailleurs dans le monde, notamment en Finlande, au Kenya et aux Pays-Bas.

En Ontario, les couples pourraient recevoir jusqu’à 24 027 $ par année — et les personnes handicapées jusqu’à 6000 $ de plus. Ceux qui travaillent verraient leurs prestations amputées de la moitié de leurs revenus d’emploi. Par exemple, une personne seule gagnant 10 000 $ par année dans un emploi à temps partiel recevrait en plus 11 989 $ en revenu minimum garanti — 16 989 $ moins 50 pour cent de son salaire —, pour des revenus annuels totaux de 21 989 $.

Selon la ministre des Services sociaux et communautaires, Helena Jaczek, le projet pilote touchera en majorité ceux que l’on appelle les «travailleurs pauvres», même si le programme s’adresse aussi aux personnes sans emploi ou en situation d’itinérance.

Pour évaluer l’efficacité du projet pilote, le gouvernement utilisera des indicateurs aussi variés que la sécurité alimentaire, le stress, la santé mentale, le recours aux soins de santé, la stabilité en matière de logement, l’éducation et l’emploi.

Les participants des trois régions du projet pilote seront choisis au hasard, mais ne seront pas tenus de prendre part au programme.

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