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Pessamit dépose une injonction contre Hydro-Québec

PESSAMIT, Qc — Le Conseil des Innus de Pessamit a déposé mercredi une demande d’injonction contre Hydro-Québec concernant le rehaussement du niveau d’eau du réservoir Manicouagan, parce qu’il aurait un impact négatif sur l’environnement.

Il soutient que le rehaussement a été amorcé par la société d’État au printemps 2016. Il amènerait, selon le Conseil, le réservoir à un niveau de 359,66 mètres, alors qu’il n’aurait jamais dépassé les 350 mètres.

La demande d’injonction déposée par le Conseil de bande demande que la Cour ordonne à Hydro-Québec de cesser le rehaussement, de rétablir le niveau d’eau en deçà de la limite supérieure du marnage observé depuis 1984 et de le maintenir à l’intérieur de ces limites.

Hydro-Québec va contester la demande d’injonction, a précisé en entrevue téléphonique Serge Abergel, chef des relations avec les médias pour la société d’État.

Le Conseil de bande affirme par voie de communiqué que le rehaussement portera atteinte à la faune, à la flore et au sol, de même qu’aux biens et à la sécurité des Pessamiu Ilnut fréquentant le réservoir et ses abords, car il entraînera notamment l’inondation de campements innus et allochtones.

Il prétend que le rehaussement du réservoir Manicouagan causera la mort de plusieurs milliers d’hectares de forêts qui bordent le réservoir ainsi que de nombreuses espèces fauniques, en plus de détruire les frayères de diverses espèces de poissons. Sans oublier qu’il provoquerait aussi la libération dans l’eau de méthylmercure, une substance nocive connue pour se concentrer à chaque échelon de la chaîne alimentaire, au sommet de laquelle se retrouvent les Pessamiu Ilnut, est-il souligné dans le communiqué.

Selon M. Abergel, il y a actuellement de plus grands apports en eau en raison notamment des abondantes pluies printanières, ce qui cause la montée graduelle du niveau du réservoir.

Outre ce facteur naturel, il indique qu’il s’agit d’un réservoir existant dont c’est le rôle de retenir une certaine quantité d’eau — pour produire de l’électricité — et qu’il est conçu à cette fin. Il ne s’agit pas de la création d’un nouveau réservoir.

Il soutient aussi que le niveau actuel est à l’intérieur des cotes d’exploitation autorisées.

Il y aura un impact sur le milieu, dont des arbres inondés, mais il ne sera pas «significatif», maintient le représentant d’Hydro-Québec.

Il n’y a pas d’empêchement technique à baisser le niveau, mais il s’agirait là d’un gaspillage des ressources énergétiques du Québec, et une perte de revenus pour les Québécois, ajoute M. Abergel.

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