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Divisions au sujet d’Uber qui menace de quitter le Québec

La multinationale Uber menace de cesser ses opérations le 14 octobre si Québec n’assouplit pas ses nouvelles exigences. Le ministre des Transports, Laurent Lessard, refuse de négocier.

L’entreprise californienne s’oppose principalement à l’instauration d’une nouvelle formation de 35 heures exigée pour le renouvellement du projet pilote. Actuellement la formation dure environ 20 heures.

«L’objectif est de continuer d’opérer mais de façon fiable. Avec les 35 heures de formation, on ne serait pas capable», a déclaré mardi Jean-Nicolas Guillemette, directeur général d’Uber Québec. Il a mentionné que la majorité des 5000 partenaires chauffeurs d’Uber encore actifs au Québec travaille à temps partiel et serait donc rebutée par cette contrainte.

Uber utilise déjà un système de notation des chauffeurs par les clients. «Cela permet de faire un suivi personnalisé de nos chauffeurs partenaires», a ajouté M. Guillemette, en soulignant qu’au Québec, leur moyenne était de 4,82 étoiles sur 5, soit l’équivalent d’une note de 96%.

«On n’est pas dans un mode de négociation», a rétorqué le ministre des Transports Laurent Lessard en mêlée de presse mardi après-midi. «On demande un rehaussement de la formation et une grande entreprise technologique comme Uber est capable de la faire en ligne», a t-il affirmé. Le ministère affirme en outre qu’il ne bougera pas sur  la vérification des antécédents judiciaires des nouveaux partenaires chauffeurs, qui devra désormais être faite par la police et non par le privé.

À Boston, plus de 10% des 8200 chauffeurs de Lyft et d’Uber ont échoué le test des antécédents judiciaires depuis qu’ils sont effectués par la police. À Montréal, au moins cinq chauffeurs sont arrivés à passer entre les mailles du filet.

«Encore une fois, Uber, au lieu de négocier de bonne foi, préfère faire du bullying commercial, a indiqué dans un communiqué de presse le porte-parole montréalais des intermédiaires de taxi, Georges Malouf. C’est le chantage classique d’Uber. La vraie question, nous la posons depuis bientôt trois ans, le gouvernement du Québec est-il capable de se faire respecter ou va-t-il encore flancher et se mettre à plat ventre devant les quelques pressions d’Uber?»

Selon la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, «l’incapacité de moderniser le cadre règlementaire pour permettre à Uber d’opérer au Québec lance un très mauvais signal aux start-ups d’ici et aux investisseurs qui fournissent le capital de risque». Une position partagée par la Coalition Avenir Québec et de Trajectoire Québec, un organisme de défense du transport collectif qui dit craindre «un retour à la case départ».

Selon le maire Denis Coderre, «ce n’est pas être compte l’économie du partage que de vouloir  qu’il y ait de l’équité dans les règlements entre le taxi et Uber». De son côté, la candidate à la mairie, Valérie Plante, affirme qu’«Uber offre une flexibilité qui plaît à beaucoup de Montréalais. En même temps, l’industrie du taxi a beaucoup investi dans les dernières années et il faut s’assurer qu’elle soit respectée». Elle n’a pas voulu se prononcer sur le bien-fondé de la formation.

La multinationale est sur la brèche depuis le début de ses opérations. Ses détracteurs déplorent les avantages qui lui sont accordés par rapport à l’industrie du taxi. En vertu du projet pilote gouvernemental qui a débuté en octobre 2016, l’entreprise peut notamment opérer grâce à un système de permis bien moins coûteux que pour les chauffeurs de taxi, qui doivent souvent débourser plus de 150 000$ pour conduire un taxi à Montréal.

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