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Barrette surpris des propos de Trudeau sur le cannabis

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz

QUÉBEC — Le ministre québécois de la Santé, Gaétan Barrette, a manifesté sa surprise, mercredi, devant les propos tenus par le premier ministre Justin Trudeau au sujet de l’échéancier pour la légalisation de la marijuana.

Alors que le gouvernement fédéral martèle depuis des mois qu’il souhaite légaliser la marijuana d’ici juillet, M. Trudeau a en effet semblé reculer sur cet échéancier, dans une entrevue accordée au réseau TVA dont des extraits ont été diffusés mardi soir.

Pourtant, dans un document d’information du ministère fédéral de la Santé datant du mois de novembre, il était écrit que le gouvernement avait l’intention «de mettre en vigueur le projet de loi sur le cannabis au plus tard en juillet 2018».

Il y a quelque temps, dans une page de questions-réponses sur le projet de loi publiée apparemment en avril dernier sur le site du gouvernement du Canada, il était écrit qu’Ottawa prévoyait «faire entrer la loi proposée en vigueur au plus tard le 1er juillet 2018».

Le ministre Barrette a confirmé, en point de presse, qu’il avait lui aussi compris que l’échéance était le 1er juillet et a avoué ne pas savoir «d’où venait la confusion exprimée hier par le premier ministre du Canada».

M. Barrette a ajouté que les propos de M. Trudeau donnaient l’impression qu’il ouvrait la porte à un report de l’échéance. Il a confié que du temps supplémentaire serait «bienvenu pour toutes les provinces».

«J’ai été étonné, parce que tous les messages venus d’Ottawa ont été rigides quant à la date», a déclaré le ministre.

«On n’a eu aucuns signaux prémonitoires de cette conversation.»

De son côté, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a indiqué mercredi que Québec continuait de travailler avec l’échéancier de juillet.

«On s’est tous mis au travail dans l’hypothèse que ce serait pour le mois de juillet, et on va s’assurer d’être prêt», a-t-il dit.

Il a tout de même admis qu’il «préférerait que ce soit plus tard», afin de pouvoir consacrer davantage de temps à la préparation et au rodage de certaines choses.

En entrevue à TVA, Justin Trudeau a semblé moins pressé que par le passé en ce qui a trait à légalisation du cannabis.

«La date, ce ne sera pas le 1er juillet, je peux vous rassurer de ça. Je ne sais pas d’où c’est parti cette date-là», a-t-il lancé.

Le projet de loi sur la légalisation du cannabis a été adopté par la Chambre des communes en novembre dernier. Il doit maintenant être étudié par le Sénat, qui pourrait apporter certaines modifications et, ainsi, retarder le processus pour le gouvernement.

En entrevue téléphonique à La Presse canadienne, un porte-parole au bureau du premier ministre a soutenu, mardi, que M. Trudeau n’avait rien dit pour «suggérer que l’échéancier serait repoussé».

«Il voulait expliquer qu’il ne s’agissait pas d’une date fixe, d’une fin en soi, mais que c’était une date visée. Et que ça pourrait très bien arriver avant, évidemment en fonction du déroulement du processus (parlementaire). (…) Il n’y a rien que le premier ministre a dit, pour justement suggérer que l’échéancier serait repoussé. Il a simplement clarifié la nature de cette date-là», a affirmé Cameron Ahmad.

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