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Mafia en Ontario: McGuinty veut des preuves

AYR, Ont. – S’il existe des preuves que le crime organisé détient une emprise solide sur l’économie ontarienne, le premier ministre de la province Dalton McGuinty veut les voir, et pas par l’entremise des médias.

Un ancien haut gradé de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Ben Soave, a déclaré lundi sur les ondes de Radio-Canada que le crime organisé avait infiltré l’économie ontarienne autant, sinon plus qu’au Québec.

L’Ontario est aux prises avec les mêmes groupes criminels impliqués dans la corruption, et ils sont probablement plus actifs qu’au Québec, a-t-il dit.

Dalton McGuinty a répliqué, mardi, que de telles allégations devaient être faites dans les canaux appropriés et non dans les médias.

«Je m’attends à ce que les gens haut gradés dans nos services de police portent ceci à notre attention dans les plus brefs délais», a-t-il lancé.

Le premier ministre a déclaré que si des officiers de police ontariens détenaient de telles informations, il ne croit pas qu’ils les protégeraient de manière confidentielle.

Il a ajouté que s’il y a quoi que ce soit de vrai dans ces allégations, il voudrait obtenir plus de détails rapidement.

Ben Soave a soutenu à l’émission «Enquête» que les mêmes groupes qui sont liés au crime organisé au Québec étaient actifs en Ontario et qu’ils étaient probablement encore plus influents.

M. Soave, qui a pris sa retraite de la GRC en 2005 et dirige maintenant une firme de consultants spécialisée en évaluation des risques, dit s’inquiéter du silence entourant la présence importante d’une filiale de la branche calabraise de la mafia, les Ndrangheta, à Toronto.

L’Ontario a le même problème, souffre de la même corruption, mais la mafia est simplement plus discrète, a-t-il dit.

Un autre expert de la mafia, Antonio Nicasso, qui a vécu à Toronto pendant 15 ans, avance que les Ontariens ont tendance à minimiser le problème «tant que le sang ne se met pas à couler dans les rues».

La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) provincial, Andrea Horwath, dit pour sa part avoir été troublée par les commentaires de M. Soave.

«Il s’agit d’une allégation que, je crois, nous devrions prendre très au sérieux, et cela est très inquiétant», a-t-elle dit.

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